De l’art en chambres

Actualités - 22 nov. 2022

Doit-on inventer le mot valise arts-chitecture d’intérieur pour désigner les œuvres de Dominique Gonzalez ? Initiée au début des années 1990, sa série des Chambres en ville, aménagements construits sur le principe d’un décor de théâtre sans acteur, s’inspire en effet de l’univers fictionnel d’autres artistes ou écrivains pour créer des univers immersifs pour les visiteurs de musées d’art contemporain. Suivez le guide.

Née en 1965 à Strasbourg, Dominique Gonzalez-Foerster a étudié de 1982 à 1987 à l'école supérieure d'art de Grenoble. Elle vit et travaille à Paris et à Rio d Janeiro . Le Centre Pompidou lui a consacré une rétrospective (2015) et avec la complicité de Nicolas Ghesquière, Benoît Lalloz et Martial Galfione, la plasticienne a imaginé des boutiques pour Balenciaga, entreprise française de mode et de luxe.

À l’appellation d’œuvre ou d’installation, cette artiste atypique préfère les termes environnement ou intervention. Depuis 1988, la chambre s’est imposée comme une forme récurrente d’expression afin de lui conférer une dimension biographique en retraçant l’univers d’une personne particulière, autobiographique comme la chambre des parents, ou encore littéraire en réalisant une version moderne de la chambre de Des Esseintes, le héros du fameux roman À Rebours de Huysmans…

C’est donc dans un esprit singulier que Dominique Gonzalez-Foerster a créé des chambres comme des états d’âme, en combinant mobilier, son, lumière et couleurs pour composer des espaces d’une grande sobriété, mais où les ambiances sont fortes et étranges, loin du caractère souvent normé de cette pièce de vie. Voici sa définition : « La chambre, c’est pour moi une dimension naturelle de l’art, le premier lieu où l’on accroche des choses personnelles ou collectives, c’est un espace mental où l’on compose une ambiance. » Initiée au début des années 1990, sa série des Chambres tient à la fois du musée et de l’hôtel conceptuel.

L’atmosphère étrange et onirique évoque les films de David Lynch. De fait, l’artiste décrit ses chambres « comme des images mais dans lesquelles on peut rentrer. On est physiquement entouré par l’image, un peu comme au cinéma. D’ailleurs, il y a chez moi l’obsession d’un récit, d’une narration même spatiale. J’aimerais pouvoir générer des sensations aussi fortes qu’un livre ou un film. »

J.A

Source : ici

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