De l’art…chitecture de génie(s)

Actualités - 16 juil. 2024

De la fin du XVe siècle à la première moitié du suivant, l’humanité a connu en Italie l’un de ses summums - voire son apogée - dans le domaine des arts picturaux et de la sculpture, avec l’avènement simultané de génies, dont les trois plus fameux que sont Léonard de Vinci, Michel-Ange et Raphaël. Si la pluralité d’expressions artistique et scientifique - de la Joconde aux machines volantes - du premier est connu, le caractère également polymathe des deux autres géants l’est moins. Or, ils ont aussi créé des œuvres d’architecture et de décoration intérieure à couper le souffle, dont voici quelques exemples. 

S’il est le sculpteur en 1501 de la statue de David, nu masculin le plus connu au monde, et de la tout autant célébrissime fresque du plafond de la chapelle Sixtine entre 1508 et 1512, Michel-Ange (de son complet Michelangelo di Lodovico Buonarroti Simoni) a aussi réalisé des chefs-d’œuvre de l'architecture de la Renaissance avec la Sagrestia Nuova de la basilique San Lorenzo de Florence (visuel ci-dessus à droite) qui abrite les tombeaux des Médicis.

Le pape Clément VII (un Médicis) a également mandaté l’artiste pour le décor de la bibliothèque Laurentienne (visuels ci-dessus et ci-contre) ainsi que de l'escalier monumental, de l'extraordinaire vestibule, des lutrins et des sièges de la grande salle que Bartolomeo Ammannati réalisera avec Giovanni Battista del Tasso.  

L'intérieur de la bibliothèque publique, annexée à la basilique San Lorenzo, et son vestibule sont ainsi entièrement conçus par Michel-Ange : pour la salle de lecture, il suit le modèle de la bibliothèque de Michelozzo à San Marco, éliminant la division en nefs et créant un environnement avec des murs ponctués de fenêtres surmontées de mezzanines entre les pilastres, le tout avec des moulures en pietra serena. Il conçoit également les bancs en bois et peut-être les motifs du plafond et du sol, sculptés avec des décorations en terre cuite, organisés dans les mêmes partitions. Le chef-d'œuvre du projet est le vestibule, avec une forte poussée verticale donnée par les colonnes géminées (de même diamètre et groupées deux à deux), qui entourent le portail à tympan, et par les édicules sur les murs.

Son contemporain Raphaël (nom francisé de Raffaello Sanzio) est quant à lui davantage connu pour ses tableaux qui ont marqué une étape décisive dans l’histoire de la peinture (le préraphaélisme est ainsi un mouvement artistique né en Angleterre en 1848 qui tient la peinture des maîtres italiens du XVe siècle, prédécesseurs de Raphaël, comme le modèle à imiter). Il se distingue aussi dans le domaine de la décoration intérieure en étant chargé de celle des salles des appartements (visuels ci-dessous) que le pape Jules II projette en 1508 d’habiter pour ne pas subir la néfaste influence des appartements de la puissante famille Borgia.  

Les quatre Chambres de Raphaël (en italien, Stanze di Raffaello) du palais du Vatican forment une enfilade de salles de réception dans la partie publique des appartements papaux. Elles sont célèbres pour leurs fresques, peintes par Raphaël et ses élèves et qui restées des œuvres majeures de la Haute Renaissance. La première à être peinte, aujourd’hui maintenant connue sous le nom de Chambre de la Signature (visuel ci-dessous), a eu un impact important sur l'art romain, et reste généralement considérée comme son plus grand chef-d'œuvre, comprenant l'École d'Athènes, Le Parnasse et la Dispute du Saint-Sacrement. Sur les murs, Raphaël décore quatre grandes lunettes, inspirées des quatre facultés des universités médiévales, à savoir la théologie, la philosophie, la poésie et le droit, ce qui a conduit à l'idée que la salle était à l'origine conçue comme une bibliothèque.

 

Cette œuvre séduit tellement le pape qu'il décide de confier à l’artiste, à partir de 1509, toute la décoration de l'appartement, même au prix de détruire ce qui venait d'être fait et ce qui avait été réalisé au XVe siècle, y compris les fresques de Piero della Francesca.

J.A

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