« Le designer est une passerelle…

Actualités - 29 sept. 2017

Diplômé de l’Ecole supérieure des arts appliqués de Lyon en 1990, Didier Faure collabore d’abord dans des cabinets d’architecture et d’agencement d’intérieur. Associé en 1993 dans une société de construction et d’architecture bois, puis gérant de 1998 à 2013 d’une entreprise innovante dans le domaine des ouvrages extérieurs en bois, il se consacre depuis au design de ce matériau aux enjeux si contemporains, depuis ses bases en Chartreuse sur  les hauteurs entre Chambéry et Grenoble.

« Après avoir travaillé le bois sous sa forme architecturale, esthétique et abordé sous ses enjeux économiques, j’ai souhaité prendre le temps de l’approcher au cœur. A partir de sa forme rudimentaire de tronc d’arbre, je l’ai tourné et façonné. J’ai cherché des lignes pour en faire des objets simples et utiles ». Ainsi sont nés des éléments de mobilier pour se détendre ou se poser sur lesquelles le chêne, en séchant, a ciselé un motif unique et dévoilé son histoire séculaire. Renforçant leur caractère singulier, ces pièces sont conçues à l’unité ou en toutes petites séries avec l’aide précieuse d’artisans d’art. Interview express :

 

Culture Agencement : Quelle est votre définition du design en général et quelle est la vocation du designer en particulier ?

Didier Faure : « Le designer est une passerelle entre l’utilisateur et le fabricant. Il est le reflet des sensibilités et des aspirations de notre temps qu’il met au service des usagers et tente d’interpréter auprès des artisans ou des industriels.

 

Culture Agencement : En quoi le travail des designers à t-il évolué au cours des 10 dernières années ?

Didier Faure : Le design aujourd’hui est multiple. Il touche tellement de domaines tels que le design graphique, le web, le design textile ou industriel, le design d’auteur ou bien d’agencement.  Je préfère la notion de créatif pour qualifier le designer  car il est un touche-à -tout qui se doit d’être curieux de tous types de supports et de matériaux pour en faire le meilleur usage.

 

Culture Agencement : Pourquoi le mobilier est-il un des principaux domaines d’expression des designers ?

Didier Faure : C’est l’objet rudimentaire par excellence, qui permet de s’assoir, s’allonger ou se restaurer. Il est à la fois utile et il offre une grande liberté d’expression selon les inspirations de chacun. Le mobilier peut prendre des formes architecturées ou se rapprocher de la sculpture. Il est un support presque universel.

 

Culture Agencement : Travaillez-vous dans l’univers de la cuisine équipée ? Sinon, pourquoi ?

Didier Faure : L’occasion ne s’est pas présentée. Je suis pour l’instant plus centré sur l’objet et la pièce unique. Le sujet est intéressant d’ailleurs, La  cuisine est de plus en plus le centre de nos attentions. La prise de conscience des consom’acteurs sur leur alimentation, leur volonté de bien se nourrir et même le désir d’autonomie de leur production, tout cela doit certainement amener des réflexions de la part de ceux qui œuvrent  dans ce domaine. C’est à la fois le lieu où l’on transforme les produits du jardin qui appelle des fonctions très rudimentaires, mais c’est aussi un lieu très high tech avec des technologies de transformation des aliments à la pointe.

 

Culture Agencement : Quels sont vos projets ?  

Didier Faure : Le  tourneur  sur bois avec qui j’ai la chance de travailler finalise un siège réalisé dans une pièce de noyer. Ce modèle est exposé lors cette édition de septembre de Maison & Objet ou je suis présent. »

Propos recueillis par Jérôme Alberola

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