Meubles : finie l'écologie marketing !

Actualités - 17 nov. 2017

Meubles : finie l’écologie  marketing !

L’ameublement n’échappe pas à l’impératif écologique devenu un argument décisif pour le consommateur. Depuis le 1er janvier dernier, il faut le justifier, la mention environnementale sur les produits finis étant soumise à un référentiel précis. Explications chez Innovathèque du FCBA.

 

Pour commencer, il faut en finir avec les idées reçues ! Et elles sont légion dans ce domaine. L’impact écologique ne se mesure pas seulement à l’usage d’un meuble, mais de l’approvisionnement des matières premières, sa conception à sa fin de vie. Donc, non ! Les matières naturelles ne sont pas systématiquement moins polluantes. Leur extraction, transformation, traitement peuvent avoir davantage de conséquences sur l’environnement qu’une matière première artificielle. Il est d’autant plus difficile de s’y retrouver que l’ameublement et les matières qui le composent sont soumis à une vaste forêt de tests pour évaluer par exemple leur résistance. En 2013, une réglementation avait déjà permis de mettre en place la filière de Responsabilité élargie des producteurs (REP) Déchets Éléments Ameublement qui impose à tous – fabricants, importateurs, revendeurs sur le marché français — de prendre en charge la collecte et la valorisation des produits. Deux éco-organismes, dont Ecomobilier qui lance un éco-challenge pour identifier les futurs débouchés de la filière, ont obtenu l’agrément du gouvernement jusqu’en fin d’année 2017.

 

La France pionnière

Mais concernant le temps de vie des produits, chaque fabricant d’ameublement avait ses critères basés sur aucun protocole commun. Depuis le 1er janvier dernier, fini l’écologie marketing, il faut justifier : les fabricants ont désormais l’obligation de respecter un référentiel très précis, s’ils souhaitent afficher sur le produit fini une information d’ordre écologique. « C’est le produit dans sa globalité qui est évalué et sur lequel sont évalués différents indicateurs d’environnementaux », appuie Jean-Marc Barbier en charge de l’innovation, conception, amélioration continue à FCBA. Plusieurs référentiels ont été publiés – meubles en bois, literie, sièges rembourrés…- ; tout le cycle de vie du meuble est pris en compte et « chaque matière fait l’objet de caractérisations particulières ». La France fait office de précurseur et l’Union européenne tient à suivre de très près l’effet de cette mesure pour ensuite l’appliquer à tous les pays membres. Et au-delà de l’aspect environnemental, c’est un véritable enjeu pour doper la compétitivité française. « Nous poussons les fournisseurs de matériaux à réaliser un suivi précis du cycle matière », ajoute Jean-Marc Barbier qui note une tendance à l’utilisation en circuit fermé des matières. « Dès la conception, il faut penser à la valorisation. » Un chantier à long terme où les acteurs sur le terrain sont encore peu nombreux. « L’offre produit doit se développer », résume Jean-Marc Barbier, pour que le marché atteigne une masse critique de rentabilité, et ainsi faire en sorte que la matière recyclée soit moins onéreuse.

 

Sandra Molloy

Visuel ci-dessus : © bureau-du-berger

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