Port du casque obligatoire

Actualités - 16 juin 2017

Port du casque obligatoire

… pour entrer en immersion virtuelle et totale dans la cuisine de leurs désirs. C’est ce que Céline Meyniel, installée à Saint-Flour, propose à ses clients pour un rendu étonnant dans un casque Oculus. Eléments fonctionnels et déco sont représentés et modulables à l'infini. Prochaine étape, leur manipulation.

 

Culture Agencement : A l'heure où la concurrence est rude, vous n'avez pas de show-room et vous proposez une expérience de réalité virtuelle aux clients : comment est née votre démarche ? En quoi consiste cette "immersion virtuelle" ?

Céline Meyniel : « Ma démarche est née d’un constat : l’importance du service à domicile. L’idée de travailler à domicile n’a rien de nouveau. Avant, les gens faisaient appel au menuisier du coin. Celui-ci se déplaçait, prenait les cotes et dessinait les croquis. Il n’y avait ni show-room ni 3D à l’époque. On lui faisait confiance. Donc, je me suis interrogée sur la nécessité d’un show-room. Certes, on y expose des modèles et des matières mais, pour ma part, je n’ai pas de manque à ce niveau-là. Je travaille directement avec les échantillons auprès du client. Avec cette méthode, le client fait son choix en fonction de son espace et de la luminosité de la pièce, ce qui est déterminant. A partir de là, j’estime que le choix est même plus concret que dans un show-room. En revanche, ce qui manquait c’était la notion d’ergonomie. Je n’avais pas d’appui pour montrer les produits au client. Dans un magasin, on est en mesure de prendre un mètre et de montrer les dimensions. Pour pallier ce défaut, j’ai opté pour un outil de simulation 3D. Cela permet au client de visualiser l’ergonomie de sa pièce grâce à un casque de réalité virtuelle. Cela compense largement l’absence de magasin physique ; je pense que cela répond même mieux aux besoins du client. Je suis chez lui, avec lui, dans son environnement, donc c’est finalement beaucoup plus concret. Le casque est relié aux plans en 3D sur l’ordinateur et le client « baigne » dans cet environnement. Avec le casque, le client circule dans la pièce via la simulation en 3D.


Culture Agencement : Selon vous, en quoi l'utilisation des nouvelles technologies participe-t-elle à l'évolution des vendeurs concepteurs  de cuisines ?

Céline Meyniel : Elle y participe complètement. Grâce à une technologie comme l’immersion virtuelle, le client devient acteur et décideur de sa cuisine, en participant amplement au projet. Cette technologie est également une aide véritable pour le vendeur concepteur  de cuisines. Quand le client porte le casque et se promène virtuellement dans sa cuisine, moi, cuisiniste, mais aussi le conjoint ou la conjointe du client, visualisons la même chose, en même temps, sur l’écran de l’ordinateur. Ainsi, on discute ensemble, en partant des mêmes points. On ne se perd pas, on avance ensemble, alors qu’en magasin parfois madame regarde l’évier, monsieur la hotte, et le concepteur ne sait plus forcément à qui parler. Cet outil rend la conception et la vente plus concrètes. Les nouvelles technologies comme cette immersion virtuelle est une plus-value. D’ailleurs, le client ne s’y trompe pas. Ainsi, j’ai très récemment été contactée par une personne qui voulait justement bénéficier de cette technologie. Elle n’arrivait pas à se projeter et souhaitait pouvoir s’immerger dans la pièce, pour voir ce que le projet rendait plus concrètement.

Culture Agencement : Envisagez-vous d'ouvrir ce service d'immersion virtuelle à d'autres pièces de l'habitat ?

Céline Meyniel : En fait, c’est déjà le cas. Certes, mon entreprise se nomme Cuisin’Vraie mais je ne vends pas que des cuisines. Comme beaucoup d’autres cuisinistes, je m’ouvre aux autres pièces, la cuisine étant elle-même de plus en plus ouverte. A l’heure actuelle, je conçois autant de cuisines que de salles de bain. De plus, ma politique est un peu différente de celle des cuisinistes traditionnels car je propose un service et un produit. Je fais payer mon service de plans techniques ou de métré et je fais payer mon produit, ce qui fait que je peux aussi proposer du home staging ou réhabiliter une pièce en particulier. Par exemple, je réhabilite actuellement trois espaces pour une cliente, l’entrée, le bureau et le salon. Il n’y a rien à meubler – les meubles sont conservés – il s’agit d’harmoniser ces pièces. Je peux ainsi proposer des revêtements de sols, des plafonds tendus et des peintures que la cliente pourra visualiser dans leur ensemble grâce au casque. L’avantage de travailler entièrement à domicile permet de connaître de suite les contraintes. A partir de là, même les pièces réputées plus techniques comme la salle de bains ne présentent pas spécialement de difficultés. Actuellement, j’en réalise une avec sous-pente. Le casque a été particulièrement utile : on a pu voir clairement la place dont on bénéficiait pour aménager la baignoire, par exemple.


Culture Agencement : Quelles seront les prochaines étapes de l'évolution de votre entreprise, encore naissante ?

Céline Meyniel : Je vante le "pour vous, chez vous". Avec cette méthode, mes projets sont principalement consacrés à la rénovation chez les particuliers. Dans les constructions neuves, la notion du « chez soi » n’est pas la même, surtout si l’on est locataire et pas propriétaire. J’ai quelques idées à destination de ces prospects qui ne sont pas dans ma cible pour le moment. Mon idée est de développer de nouveaux outils pour aider à la fois l’acheteur et moi-même. Mais je garderai le suspense ! Ce qui est sûr, c’est que je ne veux pas de show-room car c’est financièrement lourd à supporter et cela ne m’apporterait rien. Concernant l’immersion virtuelle et le casque, d’autres évolutions techniques viendront. Pour commencer, le casque n’a pas encore de haute définition ; on est encore au début de son utilisation. La HD est donc une amélioration à venir. Sur le long terme, je pense qu’il sera aussi couplé à des gants avec capteurs, afin que l’utilisateur puisse voir ses mains et "toucher » virtuellement les éléments". » 

 

Son parcours :

Après un DUT de technique de commercialisation, Céline Meyniel a obtenu son diplôme de vendeuse de cuisine et salle de bains, à Lyon. Après avoir travaillé pour diverses enseignes en franchise et chez des cuisinistes indépendants, elle a fondé en janvier 2017 sa propre société, Cuisin’Vraie, installée à Saint-Flour, en Auvergne.

 

Crédit photo : © La Montagne/Groupe CentreFrance 

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