Pour le meilleur seulement, grâce au mouvement Arts and Crafts né en Angleterre en réaction à la Révolution industrielle et qui, de vocation sociale, a eu une influence majeure dans l’habitat et le design au travers de l’Art nouveau français, du Bauhaus allemand, de la Prairie School fondée par le fameux architecte Frank Lloyd Wright, et des arts décoratifs intégrant l’ameublement et l’architecture d’intérieur.
Le mouvement Arts and Crafts, littéralement « Arts et artisanats » dans la langue de Molière, est un mouvement artistique réformateur dans les domaines de l'architecture, des arts décoratifs, de la peinture et de la sculpture, né en Angleterre dans les années 1860 et qui se développa durant les années 1880 à 1910, à la fin de l'époque victorienne.
Ce mouvement fait alors écho aux préoccupations des artistes et artisans devant le progrès : inquiétude, besoin d'individualisation, recherches de véritables valeurs dans un contexte de domination britannique mondiale contestée et de mutations rapides des paysages et des sociétés sous l'impulsion de la révolution industrielle qui a engendré une nouvelle organisation sociale. Ainsi, si la Grande-Bretagne domine le monde par l'étendue de son empire, par la puissance de sa marine et par son avance commerciale et industrielle, elle se caractérise aussi par une modification accélérée et souvent perçue de façon angoissante par les Britanniques, de leur environnement et de leurs rapports sociaux.
Quelques intellectuels s'inquiètent de ces changements, notamment John Ruskin, poète et peintre anglais pour qui l'idéal artistique naît de la réunion des compétences et non de leur concurrence. Il est soutenu par William Morris, fabricant et designer 
de meubles et d'objets d'art, mais aussi éditeur et imprimeur, créateur de caractères, mais également chef d'entreprise.
Dans le domaine des arts décoratifs (définition à la fin de cet article), la première moitié du 20ème siècle est marquée par un désert : le mobilier de piètre qualité est fabriqué en série. Or, l’idée commune des promoteurs du Arts and Crafts est simple : le bonheur réside dans l'artisanat, car un ouvrier ne peut s'épanouir et être fier de son ouvrage, que s'il participe, à chaque étape de sa réalisation et de sa fabrication. Il était donc urgent selon eux, non seulement de réhabiliter le travail fait main, mais de sauvegarder et de réapprendre les techniques traditionnelles. Rapidement, ils fondent de nouvelles écoles pour former les artisans à la tapisserie, la broderie, l'impression au bloc de bois, l'émaillage, la dinanderie, la poterie, les teintures naturelles, les textiles tissés avec les métiers à tisser traditionnels, la marqueterie et l'ébénisterie. Cette transversalité se combine avec l’ambition assumée d’intégrer l'art partout, et en premier lieu dans la maison pour retravailler les objets usuels (vaisselle, argenterie, reliure, tapis, luminaires…), avec une approche similaire à ce qu’on appellera plus tard le design. Les créations étaient réalisées, soit sur commande en pièce unique, soit en petite série, et diffusées dans les catalogues des magasins londoniens.
L'Arts and Crafts a ainsi été le précurseur dans le rapprochement des beaux-arts et des arts appliqués. L'utopie qu'il a engendrée a eu une influence dans le monde entier :
En Europe, de nombreux mouvements artistiques se sont inspirés de ses idées sur la relation entre les arts et les métiers, sur la simplicité et l'utilisation de matériaux naturels. Il a inspiré des concepteurs comme Henry Van de Velde (1863-1857) peintre, architecte, décorateur d'intérieur et enseignant belge, qui a joué un rôle déterminant dans le domaine de l'architecture et des arts décoratifs, en Allemagne essentiellement. Il en est de même pour les mouvements que sont l’Art nouveau, français et ses pendants allemand (Jugendstil) et viennois (Sezessionstil). De manière indirecte, le fameux mouvement Bauhaus y a lui aussi puisé une influence et . Le mouvement Arts and Crafts est également considéré comme le prélude au modernisme, où ses formes pures, dépouillées des associations historiques, ont été appliquées de nouveau à la production industrielle.
Aux États-Unis, l’influence a été sensible :
- sur la Prairie School fondée et menée à Chicago par l'architecte Frank Lloyd Wright(1867-1959) dont l’un des objectifs était de proposer des aménagements d'intérieur abordables pour la classe moyenne,
- chez Gustav Stickley, homme d'affaires avisé et fervent défenseur du mouvement, qui a développé le mobilier Mission, entre autres à travers la revue The Craftsman,
- sur les meubles idiosyncratiques de Charles Rohlfs (visuel ci-contre).
Les arts décoratifs, de l’ameublement à l’architecture d’intérieur
Les arts décoratifs sont pratiqués par les métiers d'art traditionnellement définis par leurs productions ornementales et fonctionnelles, par les techniques utilisées et par les matériaux auxquels ils donnent forme : la céramique, le bois, le verre, le métal, le textile, le stuc ou la pierre, voire la pierre précieuse.
Les arts décoratifs sont souvent opposés aux beaux-arts (c'est-à-dire l'architecture, la peinture, le dessin, la photographie, la sculpture…) et aux arts appliqués comme la mode ou le design). Ce champ des arts inclut tous les artisanats de l'architecture d'intérieur et de la décoration d'intérieur, comme le mobilier et l'ameublement. Les éléments décoratifs s'insèrent dans la vie quotidienne ; ils peuvent être du mobilier, des lampes, des boiseries, des tapisseries, des papiers peints, des bijoux, etc. Selon le philosophe, encyclopédiste français Roger Caratini (1924-2009), les arts décoratifs peuvent avoir une influence notable sur la formation de la « conscience esthétique » (Encyclopédie Bordas).
J.A
Source Wikipedia et Du grand art
Visuel en haut à droite Du grand art
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