« Une part de rêve dans leur quotidien… »

Actualités - 17 nov. 2017

 

« Une part de rêve dans leur quotidien… »

C’est ce que souhaite transmettre à leurs clients Bruno Humbert et Laurence Gainet Humbert, associés à la vie comme au travail. Ils dirigent Une Vie de Rêve, à Dijon. Ce « lieu de vie » prône le mariage du beau et de l’utile. Une manière de se distinguer au sein de la « jungle » de la distribution…

 

Culture Agencement :  Qu'est-ce qui caractérise la singularité de votre activité ?   

Laurence Gainet Humbert : « Nous scénographions du mobilier, des luminaires, des accessoires design et des œuvres d’art. Nous aimons trouver des correspondances dans leur forme, leur style, leur graphisme, leur couleur... Nous nous adressons aussi bien aux particuliers qu’aux professionnels. Nous distribuons de grandes éditions de mobilier (Vitra, Fritz Hansen, Artifort, Magis) et de luminaires (Artemide, Vibia, Moooi, Nemo), mais aussi des petites éditions pointues (Ibride, Petite friture, Harto, Seletti, Tom Dixon). Enfin, nous exposons des œuvres d’art (des pièces uniques) et des pièces de créateurs en séries limitées (Bosa, Lladro...). D’ailleurs, nous avons donné à notre lieu le nom d’une œuvre d’art acquise il y a plusieurs années : Une Vie de Rêve.  Notre envie est de transmettre à nos clients une part de rêve dans leur quotidien, à travers une décoration originale et personnalisée. Aujourd’hui, les deux tiers de notre activité sont dédiés à la distribution de mobilier et luminaires design et à des projets d’aménagement et un tiers à la galerie. Ainsi, art et design se complètent, se rejoignent parfois, pour créer un univers poétique où le beau et l’utile se répondent. Dans certains cas, la frontière s’estompe entre ces deux disciplines car certains designers sont aussi artistes.

 

Culture Agencement : Quelle approche privilégiez-vous auprès des particuliers ?

Laurence Gainet Humbert : S’il s’agit d’un client qui vient en boutique pour nous solliciter directement, nous offrons une écoute, un échange, un conseil et un service personnalisés. Il faut s’adapter aux besoins, aux envies et au budget tout en étant force de proposition. Créer une relation privilégiée avec chacun de nos clients est important car cela peut se prolonger avec la mise en place d’une fidélisation et d’une relation de confiance. On peut aussi répondre à un(e) client(e) qui a fait appel à un architecte d’intérieur ou à un décorateur. Dans ce cas, il s’agit de travailler tous ensemble. Dans tous les cas, l’objectif est de satisfaire le client, de le surprendre parfois par nos idées et notre créativité.

 

 

Culture Agencement : Justement, comment travaillez-vous avec les prescripteurs, architectes, architectes d’intérieur et décorateurs notamment ?

Laurence Gainet Humbert : Il y a plusieurs cas de figure. Certains nous sollicitent avec une recherche précise. Il faut alors savoir répondre de façon réactive à des demandes de devis pour des projets professionnels menés par des architectes ou des architectes d’intérieur, partenaires ou non. Nous pouvons aussi être sollicités pour apporter nos idées sur un projet. Dans ce cas, nous faisons des propositions et devis de mobilier et/ou luminaires que nous présélectionnons nous-mêmes en fonction du style souhaité, des plans, de l’ambiance du lieu à aménager et du budget. Enfin, nous avons quelques partenariats avec des architetes et décorateurs avec lesquels nous travaillons régulièrement.

 

Culture Agencement : Quel regard portez-vous sur le marché actuel de la décoration et du mobilier haut de gamme tant dans l’offre produits que dans la distribution ?

Laurence Gainet Humbert : Pour commencer, l’offre est immense. Depuis quelques années, on note un regain d’intérêt pour le design vintage, parfois au détriment du design contemporain. Mais on note surtout un gros problème : le phénomène des copies qui ont envahi le marché. Les gens sont perdus entre le vrai et le faux « design » et dans les prix. D’autant qu’en termes de distribution, c’est la jungle ! Les boutiques indépendantes doivent faire face aux achats exponentiels sur Internet. Les sites internet spécialisés, des pureplayers financés par des fonds de pensions, les sites des éditions et des créateurs et désormais de gros sites généralistes, absorbent progressivement le marché. Cela nuit à la fréquentation en boutique. Chez nous, elle a baissé drastiquement en seulement 5 ans, particulièrement chez les jeunes, habitués à consommer de cette façon. Nous subissons aussi la concurrence des grandes enseignes, sortes d’hypermarchés du design, où quasiment tous les grands éditeurs de mobilier sont présents. Elles envahissent peu à peu les grandes villes et parviennent à obtenir de gros marchés au plan national et, de plus en plus, à l’international. Enfin, certains éditeurs travaillent maintenant en direct avec les architectes, sautant ainsi la case « distribution ». D’autres passent des accords avec des groupes hôteliers. Face à ces évolutions, il faut réagir. De notre côté, nous travaillons à développer les gros projets. Il y a encore 3 ou 4 ans, nous étions plus centrés sur notre rôle de distributeur, mais comme il y a moins de visites en boutique, nous développons cet axe pour équilibrer notre activité. D’ici quelques années, l’objectif est que 50% de notre activité soient consacrés à des projets d’aménagement, pour les particuliers et les professionnels. La personnalisation et la relation de confiance sont primordiales dans notre approche. En ce sens, nous devons rester un commerce de proximité. Dans notre cas, être aussi un lieu d’exposition autour de l’art et du design est un atout. Nous sommes un lieu de vie, pas seulement un espace commercial. »

 

Propos recueillis par Vanessa Barbier

Visuels : Vitra

 

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