Architecte d’intérieur, une vocation doublement naturelle

Actualités - 02 mars 2021

Fondatrice de l’agence Phemun à Chambéry, Romane Gloeckle a choisi d’exercer ce métier pour combiner son engagement écologique et sa passion de l’architecture dans une perspective collective, humaine et sociale. L’Humain y est ainsi au cœur de ses projets dont toutes les conceptions sont à son échelle, avec la durabilité pour horizon. Rencontre.

Archi-Cultures : Pourquoi vous êtes-vous spécialisée dans la conception d’aménagements intérieurs naturels et les rénovations écologiques ?

Romane Gloeckle : « Originaire de Grenoble, j’ai grandi entre nature, montagnes et ville, entre des valeurs humaines faites de simplicité et l’effervescence d’une ville dynamique en perpétuelle évolution. Je reste attachée aux valeurs des temps anciens où la vie était plus sobre que la nôtre, sans toutefois remettre en question les avancées technologiques qui nous permettent aujourd’hui d’évoluer dans de meilleures conditions. Entremêler mon engagement écologique et ma passion de l’architecture a été pour moi une évidence et j‘ai ressenti le besoin de faire de mon métier une action collective, humaine et sociale. Si je me suis orientée vers l’architecture d’intérieur, c’est que j’apprécie sa liberté créative et sa rigueur technique. La possibilité de pouvoir échanger, rencontrer, concevoir et apprendre au travers de ce métier me tient à cœur.

Archi-Cultures : Comment l'architecture d'intérieur, l'agencement et la décoration (y compris le mobilier et l'électroménager) peuvent-ils améliorer le bien-être des résidents d'habitations personnelles permanentes (domestiques) ou de lieux éphémères (hôtels notamment) ?   

Romane Gloeckle : L’architecture d’intérieur c’est avant tout un métier à hauteur d’Hommes. Toute conception est basée à échelle humaine, pour le bien-être et le confort des occupants. Que ce soit pour nos lieux de vie, ou des lieux de passage, une habitation est là pour répondre à nos différents besoins. Les espaces sont agencés de façon à s’adapter à l’utilisation que les habitants en feront avec confort et ergonomie. La décoration, ou plus largement l’esthétique d’un espace, offre la possibilité de retranscrire sa personnalité, de créer différentes ambiances, selon les souhaits de chacun, et ainsi de pouvoir évoluer dans un intérieur qui nous rassure, nous apaise et nous offre, d’ailleurs, un large panel d’émotions. Le même principe s’applique également sur le choix du mobilier, les matériaux, les motifs, les objets de décoration… 

Archi-Cultures : Quelles sont les principales contraintes (techniques, esthétiques, autres) de l'architecture d'intérieur, l'agencement et la décoration ?

Romane Gloeckle : Travaillant principalement dans l’architecture intérieure écologique et la rénovation énergétique, mes principales contraintes sont toujours basées sur un ratio entre l’impact environnemental, la réduction des déchets, les performances énergétiques ainsi que la préservation de la santé des occupants. Il s’agit pour moi de toujours chercher une solution qui favoriserait l’utilisation de matériaux naturels biosourcés français (ou européen) tout en minimisant la création de déchets sur mes chantiers et en valorisant le réemploi dès que cela s’avère possible. Toutes ces solutions amènent leur propre lot de contraintes, mais cela ne rend mon travail que plus enrichissant, en me donnant la possibilité de pouvoir continuellement questionner mon métier et la façon de penser mes projets. 

Archi-Cultures : Quelle est pour vous la pièce de la maison la plus intéressante à aménager et pourquoi ?

Romane Gloeckle : Toutes les pièces d’une maison sont intéressantes à aménager pour différentes raisons et c’est ce qui fait la richesse de mon métier de conceptrice d’espace. Mais si je devais en choisir une, j’opterais pour la pièce de vie principale nommée souvent « salon ». De nos jours, il y a un véritable besoin de remise en question des superficies de logement, à la vue du nombre toujours croissant de personne à loger et la réduction des espaces disponibles pour cela. Toutefois, nous ne réduisons pas le nombre d’activités que nous effectuons chez nous, et à la vue du contexte actuel, je pense même que ces activités vont continuer de s’accentuer. Aussi, cette pièce de vie principale devient un véritable point central de la maison qui doit répondre à de nombreux besoins dans un espace limité. Cela en fait en vrai challenge en aménagement intérieur avec pour objectif de créer un espace harmonieux et de bien-être, pour ses occupants. »

Propos recueillis par J.A

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