Architectes d’intérieur et agenceurs : l’union sacrée
Les deux professions ont intérêt à travailler ensemble. C’est le credo de Pedro Martins, gérant des synergiques bureau d’étude d’architecture intérieure et boutique de mobilier haut de gamme ScèneDeVie à Annecy.
Culture Agencement : Quels ont été votre formation et votre parcours professionnel ?
Pedro Martins : « J’ai été élève dans une école d’architecture d’intérieure à Paris, puis dans un autre établissement enseignant aussi le design à Rome. J’ai travaillé à Paris, Annecy, Genève, avant de revenir à Annecy pour créer ma propre entreprise avec mon associée Carole Germain.
Culture Agencement : Quand votre boutique ScèneDeVie a t-elle ouvert et quelles sont ses caractéristiques ?
Pedro Martins : Elle a ouvert ses portes en 2014. Sa surface couvre environ 200m2 sur lesquels sont proposées diverses pièces de mobilier et de décoration haut de gamme (tissus, éclairage etc.) dans un choix vaste extrait de l’offre d’une quarantaine de fournisseurs de différents horizons stylistiques et géographiques. Je pense, en effet, que l’intérieur des maisons doit être source de confort visuel et physique mais aussi d’évasion de l’esprit. Les effectifs sont de trois personnes et le chiffre d’affaires est en progression régulière. Il demeure toutefois minoritaire dans le chiffre d’affaire global de notre entreprise (700 000 euros environ) qui intègre l’activité de notre bureau d’études.
Culture Agencement : Avez-vous ouvert ce dernier à la même époque ?
Pedro Martins : Non, il a ouvert auparavant en 2008, son activité étant axée sur ma formation et mon métier d’origine et celui de mon associée comme de nos deux collaborateurs. Notre démarche couvre l’intégralité des projets d’architecture d’intérieur, des premiers échanges de réflexion avec les particuliers (80 % de notre clientèle) jusqu’à la livraison du chantier. Nous avons la chance de ne faire aucune prospection, en répondant aux sollicitations qui nous sont formulées régulièrement, souvent générées par un bouche-à-oreille favorable. De plus, distante de quelques mètres, la boutique de décoration nous a apporté une meilleure visibilité et un volant supplémentaire de clientèle. Ces deux activités se complètent donc parfaitement, en faisant de l’une à l’autre des renvois intéressant. Nous allons d’ailleurs renforcer cette synergie, en déménageant le mois prochain sur une surface de 300 m2 située en centre-ville.
Culture Agencement : Que pensez-vous de l’essor des agenceurs d’intérieur depuis quelques années ?
Pedro Martins : Ils ne font pas le même travail que les architectes d’intérieur, ne disposant pas des mêmes formations et compétences. Toutefois, ils occupent une place naturelle sur le marché de l’aménagement de l’habitat, dont la croissance est motivée par le besoin de personnalisation et de conseils exprimé par les consommateurs, encouragé par le succès des émissions TV de décoration. Je travaille régulièrement avec des agenceurs, parce que je pense que nos métiers se complètent et que nous aurons de plus en plus intérêt à collaborer. Un agenceur peut se passer d’un architecte d’intérieur, mais il sera limité dans sa vision appliquée et créative de l’aménagement de l’habitat répondant aux désirs variés de chacun. A l’inverse, en ne collaborant pas avec des agenceurs, un architecte d’intérieur risque de se priver d’un nombre potentiel de chantiers à réaliser. De manière générale, je pense qu’il est toujours plus performant de faire travailler plusieurs cerveaux qu’un seul, afin de nourrir les idées de chacun, comme nous le faisons déjà au bureau d’étude ».
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