De l'influence réciproque des deux architectures...

Actualités - 04 mars 2016

 

De l’influence naturellement réciproque des deux architectures…

Ou pourquoi et comment Lionel Vié, professionnel DPLG et son frère Laurent, architecte et architecte d’Intérieur CFAI, tous deux implantés à Angers, collaborent-ils au bénéfice de chaque partie.  

 

Culture Agencement : Vous êtes architecte DPLG implanté à Angers, et vous collaborez avec votre frère Laurent, qui est architecte d’intérieur. Alors que certains professionnels ont tendance à opposer ces deux univers, qu’est-ce qui motive ce travail en commun, et quels en sont les bénéfices pour chaque partie ?

Lionel Vié : « Nous avons tous les deux la conviction que l’architecture extérieure ne peut pas se concevoir sans celle définissant l’intérieur de l’habitat, et réciproquement. Il y a en effet un lien extrêmement étroit, voire incontournable, entre l’architecture bâtie et son contenu ; les lieux de résidence individuels ou collectives doivent ainsi être imaginés, puis conçus de manière globale afin d’être le plus pertinent possible. Nous entretenons, mon frère et moi, un dialogue permanent qui porte sur les divers critères devant définir la maison ou le bâtiment public, qu’il s’agisse de la taille des pièces, de leur disposition, des passages de l’une à l’autre ou des ouvertures intérieures ou extérieures. Lorsque nous dessinons le plan d’une maison, première étape de sa réalisation, nous nous projetons tous les deux, avec un jeu d’influence réciproque, dans la façon dont les gens vont y vivre et ceci, avant même d’en conceptualiser les aspects extérieurs. Ces derniers ne sont que la traduction volumétrique de ce qu’on commence à implanter sur les plans.

 

Culture Agencement : On pourrait dire, de manière poétique, que l’architecture extérieure est l’enveloppe charnelle de celle intérieure qui est l’âme de l’habitat…

Lionel Vié : Oui, c’est une belle et juste définition. L’agencement intérieur profite aussi de la vision appliquée des architectes DPLG en gagnant de meilleures proportions des pièces, et des ouvertures pertinentes de l’intérieur vers l’extérieur. Si l’enveloppe crée le volume, le volume crée à son tour la perception intérieure et la qualité de vie concrète dans le lieu ainsi défini. Travailler ensemble était donc pour mon frère et moi une démarche tout à fait naturelle.      

     

Culture Agencement : A votre connaissance, ce genre de collaboration est-il chose régulière chez les architectes DPLG ?

Lionel Vié : Non, je ne pense pas que ce genre de collaboration réciproque soit chose courante dans nos métiers, notamment parce que nombre d’architectes DPLG ont souvent le sentiment erroné d’avoir toutes les compétences requises pour bien organiser les lieux de vie. Certes, ils ont par leur formation généraliste un bon aperçu de ce que doit être la configuration des espaces intérieurs, mais les architectes d’intérieur ont une vision bien plus précise des détails faisant toute la différence dans l’agencement d’intérieur. Les choses semblent évoluer cependant dans le bon sens. On assiste en effet à une simplification croissante de l’architecture d’extérieure au profit d’un aménagement d’intérieur plus réfléchi et abouti. Les investissements des entreprises pour leurs locaux et des particuliers pour leur maison se portent moins qu’auparavant sur des aspects extérieurs remarquables et luxueux, voire tape-à l’œil pour plaire aux voisins ou aux visiteurs, mais davantage sur la qualité d’usage, c’est-à-dire l’efficacité fonctionnelle et l’optimisation du confort de vie apportés par une architecture intérieure pertinente. L’envie de paraître est ainsi peu à peu remplacée par le besoin d’être bien dans son lieu de vie. Cette évolution heureuse renforce tout le sens du travail des architectes d’extérieur comme d’intérieur, voire motive l’intérêt de leur collaboration ».  

 

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De l'influence réciproque des deux architectures...

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