Marché du meuble en 2020 : qui sont les gagnants ?

Actualités - 30 mars 2021

La Fnaem (Fédération française du Négoce de l’Ameublement et de l’Équipement de la Maison), l’Ameublement français et l’IPEA (Institut de Prospective et d’Etudes de l’Ameublement) ont dévoilé les résultats de l’activité de la filière en France. Les confirmations y côtoient les facteurs encourageants.

En 2020, les ventes de meubles, toutes familles confondues, ont reculé de 4,8%, soit un déficit de près de 650 millions d’euros. Si en valeur absolu, le résultat reste négatif, il n’en constitue pas moins un score plus qu’honorable au vu du contexte sanitaire, social et économique inédit de l’année. A fin avril, le marché affichait sur les quatre premiers mois de l’année un recul d’activité de plus de 30%, une grosse partie du déficit engendré sur la première période de confinement de la mi-mars à la mi-mai a donc été rattrapée sur les mois suivants.

Si les résultats sont en recul suite aux trois mois de fermetures des points de vente, auxquels s’ajoute une certaine appréhension de la part de certains consommateurs à retourner régulièrement en magasin, plusieurs éléments positifs se dégagent néanmoins de cette année 2020 et sont de bon augure pour les mois à venir. A condition toutefois que la valse des fermetures ne continue pas tout au long de l’exercice 2021, le leader du marché ayant déjà dû fermer la quasi-totalité de ses magasins au cours des premières semaines de l’année.

Parmi les facteurs encourageants pour les mois qui viennent, on notera :

- Un engouement massif des consommateurs pour l’équipement de la maison dès la réouverture des points de vente en mai avec des fréquentations soutenues et un fort effet de rattrapage. De plus, la croissance sur le marché est restée forte sur les mois suivants ainsi qu’en décembre, le mois de novembre ayant à nouveau été marqué par de nouvelles fermetures. Le confinement a remis l’habitat au centre des préoccupations des Français. Il aura ainsi été un véritable révélateur quant à la réalité de leur logement et aura impulsé de nombreux projets de réaménagement, d’achat de meubles et de décoration pour améliorer leur intérieur, le rendre plus confortable ou le remettre tout simplement au goût du jour. Les arbitrages de dépenses des ménages se sont donc faits en faveur de l’habitat au cours du deuxième semestre comme le montrent les résultats flatteurs du bricolage, qui parvient à terminer l’année en croissance, ou de l’électroménager qui enregistre également des progressions de chiffre d’affaires à la fois du côté du gros et du petit électroménager.

- Un autre élément intéressant et potentiellement porteur pour les semaines à venir, est l’envie des consommateurs d’améliorer leur logement par une volonté de monter en gamme concernant leurs achats de mobilier. Les progressions soutenues et supérieures à la moyenne du marché des magasins spécialistes tant au niveau de la cuisine, de la literie ou du salon ainsi que des enseignes de l’ameublement milieu haut de gamme entre mai et novembre illustrent cette tendance. Les consommateurs sont à la recherche de produits plus qualitatifs en cas de nouveau confinement éventuel. Ils sont ainsi prêts pour bon nombre d’entre eux à mieux s’équiper et à y mettre le prix, ce qui devrait permettre de recréer de la valeur sur le marché.

Le jardin a fleuri et la cuisine a bien mijoté

Au cours d’une année 2020 qui aura été marquée par la fermeture pendant trois mois de la majorité des points de vente de meubles, le constat est simple et toutes les familles du meuble affichent des résultats en recul sur l’exercice… à l’exception notable du jardin, ce secteur ayant vu ses ventes progresser de 4,2 % pour franchir la barre des 550 millions d’euros de mobilier vendus.

La cuisine a sauvé les meubles, ses ventes s’érodant de 2,9% en 2020 mais l’engouement pour la cuisine intégrée est toujours présent chez les Français. Le meuble de salle de bains arrive juste après la cuisine avec un recul d’activité de 3,7%. Notre magazine associé Culture Cuisine a consacré mardi dernier un article spécifique sur ces deux familles de produits, à lire en cliquant ici.

Les canapés, fauteuils et banquettes ont vu leurs ventes reculer de 5,3% en 2020. Le confinement a mis en évidence chez de nombreux ménages un manque de confort certain en ce qui concerne leur logement, ces derniers cherchent donc à l’améliorer, ce qui porte les ventes de canapé depuis la reprise de l’activité à la mi-mai. Le canapé ou sofa est redevenu aux yeux des consommateurs l’élément central du salon alors que ces dernières années, remplaçant l’écran plat qui occupait cette place. Comme pour la cuisine, on remarquera les bons résultats enregistrés par les spécialistes salon depuis la fin du premier confinement ainsi que par les enseignes de l’ameublement milieu-haut de gamme. Les consommateurs souhaitent monter en gamme pour bénéficier d’un produit plus qualitatif et confortable.

Le meuble meublant a vu ses ventes baisser de plus de 6% sur l’ensemble de l’année, mais, une fois n’est pas coutume, c’est la literie qui a le plus fortement subi la crise en 2020 avec un recul de près de 8%  

Le télétravail a nui au contract, le confinement à l’hôtellerie 

La fabrication de mobilier professionnel (bureau, collectivités, contract) a régressé fortement, avec - 20% en 2020. Malgré un carnet de commandes prometteur en début d’année, l’effondrement lié à la crise sanitaire a été inévitable. Le bureau a pâti directement de la généralisation du télétravail et la reprise du second semestre n’aura pas permis un effet de rattrapage. Certaines entreprises dont l’activité a été mise à mal par la crise sont dans une logique à court terme de restrictions budgétaires, qui se couple à une réflexion à moyen/long terme sur la réorganisation du travail et donc des espaces qui y sont associés. Dans cet esprit, certains fabricants explorent l’opportunité d’équiper les télétravailleurs. Le contract a également subi un arrêt brutal des investissements pour les aménagements ou réaménagements des restaurants, hôtels et résidences hôtelières, y compris concernant les projets qui étaient programmés de longue date.

J.B

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