Un jardin pour voir fleurir les hybrides de l’art et du design

Actualités - 24 mai 2022

En septembre prochain, le JAD, le Jardin des métiers d’Art et du Design, s’ouvrira aux professionnels de ces disciplines désireux d’associer leurs pratiques dans des collaborations sincères, garantes d’une réelle innovation. De fait, les lignes de convergences et passerelles entre ces deux univers ne sont pas nouvelles, ayant notamment influencé l’architecture au XXe siècle.

Voisin de la Cité de la Céramique, le JAD est constitué de 2 bâtiments mitoyens classés monuments historiques, réhabilités sous la maitrise d’œuvre de l’agence d’architecture de Ponthaud. L'ensemble occupera une surface de 2 600 m2, répartie sur trois niveaux.

Dans les bâtiments classés Monument historique de l’ancienne Ecole Nationale de Céramique de Sèvres, une vingtaine d’ateliers, des espaces collectifs de travail et un lieu d’exposition seront le cadre d’un creuset propice à la recherche, à l’expérimentation et à la transmission.

Initié et co-piloté par le département des Hauts-de-Seine, le Jardin des métiers d’Art et du Design nourrit plusieurs ambitions :

- Soutenir l’ancrage des professionnels des métiers d’art et du design sur le territoire. En proposant des lieux économiquement accessibles, un environnement stimulant et un accompagnement adapté à leurs besoins, le projet JAD affirme sa volonté de faciliter l’implantation et le développement de l'activité des professionnels à la pointe de savoir-faire d'excellence. Ces professionnels issus d’un appel à candidatures international constitueront un groupe riche d’expériences et de cultures différentes dont les complémentarités nourriront les travaux.

- Favoriser les collaborations entre professionnels des métiers d’Art et du Design.
Inscrit dans un cadre territorial inspirant et doté de vastes espaces équipés communs, le projet JAD vise à provoquer les rencontres entre les deux disciplines et à encourager la transmission entre professionnels et vers les publics. L’animation du site, assurée par une équipe d’experts, permettra d’orchestrer recherche, innovation et formation, au service des dialogues fertiles entre les professionnels occupants des lieux.

- Assurer la permanence, la transmission et la valorisation de savoir-faire d’exigence et de passion. Laboratoire d’expériences et lieu fédérateur, le projet JAD prend en compte les enjeux liés à la transition écologique et numérique et la nécessaire adaptation de métiers devenus rares. Il vise à contribuer à la valorisation et à la transmission de savoir-faire qui sont une part importante matérielle et immatérielle de notre patrimoine culturel.

- Offrir un lieu de découverte des collaborations entre métiers du Design et de l’Artisanat et des créations qui en sont issues. Au service d’un projet collectif, JAD se veut un lieu ouvert qui témoigne de croisements féconds entre les métiers, les publics et les institutions d’art et de culture du territoire.

Quelques exemples fameux de transversalité au XXe siècle

La transversalité est à la fois un but est une source infinie d’inspiration dans tous les domaines de la création, qu’elle soit artistique, artisanale, manufacturière, mais aussi concrète comme abstraite. Créé en 1919 à Weimar pour devenir le centre d’architecture allemand le plus révolutionnaire et célèbre, le Bauhaus considérait l’architecture comme une maison mère où doivent cohabiter tous les arts (majeurs et appliqués) en vue d’un nouvel avenir commun. Parmi les professeurs se trouvaient ainsi les fameux peintres Paul Klee et  Vassily Kandinsky, ainsi que le chorégraphe Oskar Schlemmer.  

Le Black Mountain College, école d’art expérimental entre 1933 et 1957 en Caroline du Nord, a pris le relais du grand centre allemand, fermé par les nazis en 1933, en employant d’anciens professeurs venus d’outre-Rhin tels les artistes Anni et Josef Albers qui montrent à leurs étudiants tout ce que la réalisation d’une œuvre peut apporter à l’accomplissement individuel, les incitant à observer leur environnement de façon à la fois visuel et tactile. 

En Europe, le Grec Iannis Xenakis (1922-2021), architecte et ingénieur de formation, mais aussi compositeur autodidacte, se lance dans les années 50 dans la quête d’une œuvre d’art total révolutionnaire. Après sa rencontre avec Le Corbusier dont il apprend beaucoup, il cherche à transposer en musique la même révolution qu’en architecture. Citant Goethe, « l’architecture, c’est de la musique figée », il fait de la musique une architecture en mouvement, ce qu’il traduit par des dessins graphiques.  

J.A

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