Un travail de fourmis ou de termites ?

Actualités - 29 janv. 2016

Un travail de fourmis ou de termites ?

C’est ce que pourrait  devenir l’architecture qu’elle soit extérieure ou intérieure, si l’on croit les prospectives de certains architectes travaillant déjà à la réalisation de vastes chantiers souterrains, solutions à la pénurie d’habitats à la surface.

 

L’évolution est peut-être déjà engagée, sans que l’on y prête attention, sauf au détour distrait ou curieux d’un sujet au journal télévisé évoquant la hausse des prix de l’immobilier locatif et le manque de place à Londres et (à moindre degré) à Paris, qui conduisent certains amoureux des deux capitales à se loger dans les caves et autres sous-sols réaménagés en appartements cossus, éclairés par des puits de lumières et autres jeux de miroirs faisant descendre la lumière sous le niveau de la rue.

 

Ces happy fews sont-ils les early adopters d’un living underground comme pourraient se pâmer certains sociologue de l’habitat (quoââââ) ? Pas sûr, mais un mouvement de fond (sans jeu de mot trop facile), pourrait naître en quittant l’échelle des maisons particulières et des petits immeubles pour rejoindre celle des grands chantiers immobiliers. C’est qu’on apprend à la lecture d’un article du site biolaune.com (consultable en intégralité ici) dont voici quelques extraits choisis :

 

« Chaque jour, l’espace occupé par les villes grandit de 110 kilomètres carrés, équivalant à la superficie de Paris intra-muros. Phénomène alarmant synonyme d’une forte croissance de la population. D’ici 2050, la planète sera peuplée de plus de 9 milliards de personnes (dont les deux tiers vivront en ville), d’où l’idée surprenante  de quelques  architectes, qui envisagent de bâtir en sous-sol. 

 

(…) D’après Monique Labbé, architecte et présidente de l’Aftes (Association françaises des tunnels et de l’espace souterrain), « le sous-sol est une réserve d’espace énorme et stratégique, c’est un excellent isolant thermique ». Elle ajoute également « qu’un bâtiment souterrain a une meilleure performance énergétique qu’un bâtiment aérien ». Toutefois les idées reçues ont du mal à faire effet du côté de la population qui caractérise le sous-sol comme « un endroit humide et désagréable ».

 

(...) A New York, James Ramsey, ingénieur de la Nasa et Dan Barasch, architecte, prévoient de créer le premier parc souterrain du monde dans Manhattan. Pour cela James Ramsey a imaginé un système de transmission de la lumière naturelle grâce à des câbles de fibres optiques. A la surface, des paraboles pivotantes collectent les rayons du soleil. Les câbles reliés aux paraboles acheminent la lumière du jour dans le parc souterrain. Matthew Fromboluti, architecte américain, a quant à lui déjà relevé le défi du maintien d’une bonne qualité d’air à plusieurs centaines de mètres sous terre grâce à son projet Above Below (visuel ci-dessus). Son immeuble de 275 mètres de profondeur se compose d’une cheminée solaire et d’un système de ventilation naturelle  qui utilise l’évaporation des nappes phréatiques qui permettent à la structure de produire l’énergie nécessaire et de contrôler localement son climat. Monique Labbé est ravie de ce genre d’initiative, cependant elle avoue que « à l’heure actuelle, il est difficile de convaincre des gens d’habiter sous terre ». Mais elle reconnaît que face à la forte croissance urbaine « les gens n’auront peut-être bientôt plus le choix ».

 

Reste à savoir quelles conséquences cette évolution des lieux de l’habitat aura sur le travail des agenceurs et des architectes d’intérieur, au-delà des puits de lumière, des jeux de miroirs et des câbles de fibres optiques…

 

 

 

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