Julia Gable est fondatrice à Annecy (Haute-Savoie) de l’Agence d’architecture d’intérieur Mo koe, expression signifiant « Pour vous » dans la langue des Maoris en Nouvelle-Zélande. De fait, cette double invitation au don et au voyage se traduit dans la conception de lieux de bien-être et d’expériences sensitives dans les habitats domestiques et les chambres d’hôtels… où la demande d’aménagement de coin cuisine se révèle plus fréquente.
Archi-Cultures : Pouvez-vous présenter en quelques mots votre parcours professionnel et l’Agence d’architecture d’intérieur Mo koe que vous avez fondée à Annecy ? 
Julia Gable : « Après une formation à l’Ecole d’Architecture d’Intérieur CREAD à Lyon, j’ai créé mon agence de design d’intérieur dès l’obtention de mon diplôme en 2018, avec pour ambition de concevoir des lieux de vie à l’image de l’histoire de ses occupants. Chez Mo koe, nous accompagnons les professionnels et particuliers d’Annecy et des environs dans leurs projets d’architecture d’intérieur et rénovation d’appartements, maisons, commerces et espaces de travail. Notre ambition est de créer des lieux à la fois esthétiques et fonctionnels, où l’on se sent bien. D’où le nom Mo koe qui signifie "Pour vous" dans la langue des Maoris.
Archi-Cultures : Comment l'architecture d'intérieur, l'agencement et la décoration (y compris le mobilier et l'électroménager) peuvent-ils améliorer le bien-être des résidents d'habitations personnelles permanentes (domestiques) ou de lieux éphémères (hôtels notamment) ?
Julia Gable : En architecture d’intérieur, l’agencement d’une habitation ou d’un espace de travail est pensé pour rendre le lieu ergonomique et fonctionnel. L’aménagement d’une pièce, l’emplacement des cloisons et du mobilier, rien n’est laissé au hasard. Chaque détail a son importance. La décoration, la lumière, la matière, les matériaux sont là pour créer une ambiance et apporter une sensation de bien-être. Dans un lieu éphémère comme une chambre d’hôtel, l’agencement et les éléments de décoration contribuent à l’expérience globale des clients, en éveillant notamment leurs sens (vue, odorat, ouïe, toucher).
Archi-Cultures : Quelle est pour vous la pièce de la maison la plus intéressante à aménager et pourquoi ?
Julia Gable : Pour moi, toutes les pièces sont intéressantes à aménager ! Elles sont à la fois uniques et complémentaires. Une cuisine peut être ouverte ou fermée, semi-professionnelle ou kitchenette, avec ou sans îlot. La pièce de vie peut être divisée en plusieurs espaces avec un salon, une salle à manger, une bibliothèque. Chaque chambre a sa propre ambiance en fonction de l’âge des occupants et de l’univers recherché. Les salles de bains sont uniques par le choix des revêtements, des couleurs, de la lumière et de la disposition du mobilier. Enfin, les espaces de transition, comme l’entrée et les couloirs, ont eux aussi un rôle important puisqu’ils sont le lien entre chaque pièce.
Archi-Cultures : Comment se manifeste la transversalité ou influence réciproque de l’habitat domestique et du tertiaire dans votre activité ? Et en quoi la pandémie, avec les confinements et le développement du télétravail qu’elle a générés, ont changé les besoins et votre approche pour y répondre ?
Julia Gable : Nombreux sont les particuliers qui me demandent une chambre à l’image d’une chambre d’hôtel, l’aménagement d’un bar, d’une cuisine semi-professionnelle ou d’une pièce dédiée à recevoir du monde. En parallèle, il est de plus en plus fréquent que l’on me demande d’aménager un coin cuisine dans une chambre d’hôtel, avec une décoration pensée pour que l’usager s’y sente comme chez lui. La pandémie et les confinements à répétition ont modifié la vision de nos intérieurs. Nous avons plus que jamais envie de nous y sentir bien, tant pour y vivre que pour y travailler ou recevoir. Nos intérieurs sont devenus multifonctionnels. Un mélange des genres que j’ai à cœur de retranscrire dans les projets qui me sont confiés. »
Propos recueillis par J.A
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