Une sociologie du rangement

Actualités - 17 déc. 2019

 

Une sociologie du rangement

À la demande de l’Ameublement Français, Sociovision a réalisé une étude sur l’influence du rangement sur le bien-être des Français et les solutions de rangement qui s’offrent à eux aujourd’hui. Ses résultats sont à la fois des enseignements et des motifs de développement pour les acteurs du secteur. 

 

L’institut a interrogé en octobre dernier  un échantillon représentatif de 1514 personnes âgées de 18 à 70 ans et a conduit des entretiens ethnographiques dans différents logements (appartement, petite maison, grande maison…). La compilation et l’analyse des résultats ont permis de tirer les quelques conclusions suivantes.   

 

La moitié de la population (49%) est consciente de « manquer d’espaces de rangement ». Surtout, 25% des personnes interrogées sont prêtes à revoir leur façon de ranger chez eux. Et 27% envisagent d’acheter des rangements supplémentaires dans les prochains mois.

Par où commencer ? Par la cuisine ! En effet, pour 35% des Français, les ustensiles de cuisine (casseroles, poêles, louches...) sont les objets qu’ils ont le plus de mal à ranger. Viennent ensuite les chaussures (35% éprouvent des difficultés à les ranger), les appareils de cuisine qu'on sort occasionnellement de type appareil à raclette (33 %), les vêtements (30 %) et les produits d'hygiène et de soin (29 %).

 

 

Des critères de choix multiples

Quels seront leurs critères au moment du choix des meubles de rangement ? Leurs priorités traduisent les tendances de consommation contemporaines. Les consommateurs ne veulent pas attendre et insistent sur la facilité d’acquérir le produit. Ainsi, 35% des personnes interrogées jugent importante la disponibilité rapide du meuble. Par ailleurs, l’ampleur de la crise écologique rend les Français plus exigeants. Dans leurs choix de rangements, ils valorisent des critères de consommation responsables tels que les matériaux naturels (34%) et la fabrication française (34%). Enfin, l’esthétique fait partie intégrante de leurs besoins. Si ranger est essentiel d’un point de vue pratique, posséder des meubles de rangement qui s’intègrent avec style dans les appartements ou les maisons apparaît important pour 31% des sondés.

 

Rangement rime avec épanouissement

Dans le climat parfois morose de notre société, disposer d’un rangement bien rangé fait partie des conditions du bien-être. Ainsi 46% des Français ont besoin que leur logement soit bien rangé pour se sentir bien. Et 45% le jugent préférable, même si ce n’est pas essentiel pour eux. Au total, le rangement apparaît pour beaucoup comme un véritable booster de bien-être.

L’effet rangement est réel : 87% des Français déclarent se sentir beaucoup mieux après avoir rangé. De fait, ranger est une activité aux multiples bénéfices. Pour 48%, c’est « plus beau une fois rangé ». 43% trouvent qu’ils ont « gagné de la place ». 33% se sentent « propres ». 32% valorisent le gain de temps (ils savent où retrouver leur affaires). Et 30% y voient un bénéfice psychologique, estimant que « ça met de l’ordre dans leur vie ».

 

Quand le rangement divise… les Français (en 6 profils)

Ranger est donc essentiel, mais jusqu’où et selon quelle ligne de conduite ? De fait, l’étude révèle que les Français n’ont ni la même sensibilité au désordre ni la même attitude face au rangement. Sociovision a identifié six types de Français dans leur relation au rangement.

 

- Les « bordéliques désinvestis », 13% de la population française, vivent dans le désordre et ne s’en portent pas plus mal. Pour eux le lien entre rangement et bien-être est faible.

- Les « cools du rangement » représentent le segment le plus important (30%). Un peu de désordre ne leur fait pas peur. Ils rangent en général le weekend et, surtout, avant de recevoir des invités pour préserver les apparences.

- Les « accumulateurs débordés » (16%) ont beaucoup de mal à jeter. Incapables de faire le tri, ils préfèrent accumuler. Conséquence, ils ont de plus en plus de mal à vivre dans leur logement où s’entassent de nombreux objets.

- Les « habitués du joyeux bazar » sont 11% et pleins de paradoxes. Ranger fait partie de leurs routines et cependant ils ont tout le temps l’impression de vivre dans le bazar. Ils passent leur temps à remettre les choses à leur place, à nettoyer et même, parfois, à cacher pour préserver un semblant d’ordre chez eux.

- Les « pros du rangement » (17%) ne veulent pas perdre de temps. Ils organisent, ils jettent, ils nettoient avec efficacité : c’est une routine quotidienne et bien huilée.

- Les « impliqués contrariés » (13%) pensent qu’en rangeant, ils mettent de l’ordre dans leur tête et dans leur vie. Ils sont en quête permanente de perfectionnement et recherchent les meilleures solutions de rangement et les méthodes de tris les plus efficaces.

 

À l’heure où chacun rêve de sa bulle rassurante et protectrice, l’étude montre que réduire durablement le désordre dans sa maison n’a jamais paru aussi capital. Dans ce contexte, ranger n’est plus seulement une routine de la vie domestique, mais devient une dimension clé du bonheur. « Je range donc je m’épanouis » n’est pas une mode de spécialistes ou de coachs de développement personnels : c’est une tendance porteuse pour l’avenir.

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