Attention aux faux, surtout sur Internet !

Actualités - 09 juin 2017

Attention aux faux, surtout sur Internet !

Ainsi est intitulé l’article publié fin mai par le site consumériste de Que Choisir qui met en garde sur la vente de pièces imitées de mobilier ou de rééditions (Vitra, Cassina, etc.) signées de célèbres designers et fort prisées aujourd’hui des amateurs de déco vintage.  

 

Rédigé par notre confrère Erwan Seznec et mis en ligne le 21 mai, cet article débute en replaçant ce sujet dans le cadre de ses enjeux économiques, « les meubles des années 1930 à 1960 étant proposés à des prix variant du simple au décuple, selon qu’ils sont d’époque, sous licence ou proposés par des faussaires. Et comme souvent, c’est sur Internet que la contrefaçon explose et que les clients se retrouvent sans recours. »

 

Les productions signées Perriand, Prouvé, Jeanneret, Jacobsen ou Eames, et réalisées en grande série à moindre coût, ont rempli les bureaux et ateliers des employés comme les logements des particuliers il y a plusieurs décennies avant de céder la place aux mobiliers des époques ultérieures, puis de bénéficier aujourd’hui d’un retour en grâce se traduisant par une exceptionnelle valorisation : « en 2015, une table signée Jean Prouvé, pièce banale du réfectoire de la cité universitaire d’Antony, a été vendue aux enchères pour 1,29 million d’euros ! Sans aller jusqu’à cette démesure, des armoires de bureaux métalliques des années 1950 et des chaises en plastique et acier sont aujourd’hui vendues à plusieurs centaines d’euros. »

 

L’appât du gain a généré des dérives en attirant des vendeurs aux comportements d’une probité pour le moins relative et réunis sous l’appellation délictueuse de faussaires. Leur appétit douteux est alléché par le fait que « le mobilier design ayant été conçu pour être abordable, il est relativement facile à imiter. 

 

Les contrefaçons de pièces historiques concernent en tout état de cause un nombre restreint de collectionneurs fortunés », nuance Que Choisir qu’elles sont autrement plus répandues dans le cas de rééditions contemporaines. « Aujourd’hui, pour l’essentiel, les créations du design sont fabriquées, sous licence, en toute légalité, par des sociétés spécialisées, comme Vitra, en Suisse, ou Caccina (sic, notre confrère voulant sans doute évoquer Cassina, Caccina étant un fabricant malaisien de canapés, ndlr) en Italie. Elles proposent du mobilier haut de gamme, mais abordable. Une chaise en plastique Eames fabriquée chez Vitra est vendue dans le commerce autour de 400 €. » Le problème que le même produit - ou plus exactement sa copie - est vendu à 40 € sur Internet la même chaise. « À 99,9 %, il s’agit de produits fabriqués en Chine », commente Guillaume Fournier, avocat au cabinet suisse Meyerlustenberger, chargé de la lutte contre la contrefaçon pour Vitra au niveau international. « C’est de la très mauvaise qualité. Je dirais bien à ceux qui en doutent de commander ces chaises et de juger par eux-mêmes, mais ce ne serait pas responsable, car il y a de sérieux problèmes de sécurité. Ces imitations de chaise Eames cassent sous le poids d’une personne ! »

 

Le site de vente en ligne Alibaba.com, équivalent chinois d’Ebay, est aussi pointé du doigt comme vecteur d’une contrefaçon rentable de mobiliers dont « les douanes françaises saisissent et détruisent chaque mois des milliers de copies »… Pour combien passant les mailles du filet ? Autre bête noire des industriels détenteurs de licences : le site Voga.com qui, s’il fait lui fabriquer en Chine après commande, a longtemps utilisé une faille dans l’harmonisation européenne, comme l’explique Lionel Obadia « Le délai de protection de la propriété intellectuelle sur le design est de 70 ans à partir du décès du designer, sauf au Royaume-Uni, où il était jusqu’à l’an dernier encore de 25 ans seulement ». Reste que si les britanniques ont accepté d’aligner leur régime sur la norme continentale, le site a déménagé récemment en Irlande et propose des meubles dont le statut est ambivalent. En Irlande, leur design est tombé dans le domaine public et Voga peut donc les proposer en toute légalité. Mais pas en France où un acheteur, s’expose à une mise en examen pour recel de contrefaçon. « En théorie, et de manière très hypothétique » souligne un expert qui note aussi les limites de ce site l’article à lire en intégralité en cliquant sur le visuel ci-dessus.  

 

 

 

 

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