Darwin appliqué à vos métiers
L’évolution des espèces est générée par leur adaptation à leur écosystème. L’évolution des espaces de vie conditionne la vision et l’exercice des métiers de l’habitat. Et, à l’image de la société française dont elles sont le reflet et la chambre de réflexion, les maisons individuelles ont changé au cours de 20 dernières années. C’est ce que montre une vaste étude du constructeur Geoxia.
Alors que la campagne des élections présidentielles bat son plein en matière de tribulations médiatico-politico-ralebolo-judiciaires, mais sonne creux comme en rase campagne qui rase en matière de débat d’idées, alors qu’on touche le fond sans aborder ses vraies questions, Le Figaro, a brisé la monotone litanie des articles sur les sondages et autres versatiles analyses ad nauseam.
Le sujet concerne de nombreux français qui y vivent, et tous nos lecteurs qui en vivent, directement ou non : la maison individuelle. Ou plus exactement son évolution au cours des 20 dernières, en fonction de laquelle les architectes d’intérieur, les cuisinistes et les décorateurs, ont dû modifier leur vision et l’exercice de leur métier au quotidien. De fait, si les maisons de France ont conservé leurs fondamentaux (quatre murs et un toit), elles ont toutefois considérablement changé entre 1997 et aujourd’hui.
C’est ce que montre une vaste étude menée par le groupe Geoxia, l’un des leaders de la construction de maisons individuelles (aux côtés du groupe Maisons France Confort), portant sur 34 000 projets réalisés sous ses marques Maisons Phénix, Maison Familiale (visuel ci-dessus en fond de montage), et Maison Castor au cours des deux dernières décennies. Coût, silhouette de la maison, financement, photographie des occupants... tous les éléments de ces constructions achetées à 96,5% par des primo-accédants ont connu des modifications notables.
Il en ressort que l’ouverture des cuisines désormais est quasi-systématique, afin de satisfaire la volonté des propriétaires de disposer d’un espace ouvert et lumineux, mais généralement situé à l’arrière de la maison pour préserver leur intimité. La disparition des combles est également soulignée, s’’expliquant cette fois par les changements de réglementation thermique, ces espaces sous le toit abaissant fortement les performances énergétiques des maisons (ils sont présents dans 11% des réalisations en 2014/2015, contre 38% en 1997).
« Nous enregistrons aussi une attente toujours plus forte sur la quantité de lumière avec une augmentation des surfaces vitrées », précise Olivier Hervio, président de Geoxia et de GeoxiaLab « ainsi qu’un recul sensible du garage intégré au profit du garage accolé.»
En termes d’investissement des ménages, pas de surprise : le budget total a gonflé de 53 % depuis deux décennies, pour grimper de 150 000 à 230 000 euros. Cette inflation tient surtout dans l’explosion du coût du terrain qui représente désormais 30% du coût total contre 21% auparavant. Cette évolution s’est produite alors que les parcelles se sont fortement réduites (de 220 m²) pour s’étendre sur 659 m² en moyenne. Le prix au mètre carré de terrain a donc bondi de 151% pour passer de 47 à 118 euros, mais il est vrai que les parcelles actuelles sont plus proches des villes, mieux desservies et mieux équipées que par le passé.
A l’intérieur, la surface habitable de la maison en revanche un peu progressé. Elle couvre aujourd’hui 96,2 m² pour un coût de construction moyen de 121.000 euros (soit 1268 €/m²) et compte en moyenne 3,3 chambres. L’augmentation de ce chiffre est provoquée par les évolutions sociologiques et la multiplication des divorces et familles recomposées. La part de couples diminue en effet fortement dans la clientèle depuis 1997 pour atteindre 76,5% (en recul de 6,7 points) alors que l’âge des acheteurs (entre 36 et 37 ans) et le nombre d’occupants de la maison (environ 3) reste assez stable, reprend Le Figaro.
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