Enthousiasme et transversalité de la création moderne
C’est ainsi que Cinna, marque renommée de mobilier français haut de gamme et anticonformiste, entend inscrire son action, en rapport avec les autres acteurs de l’habitat sur mesure. Bruno Allard, directeur de l’enseigne, a répondu à nos questions.
Culture Agencement : Cinna est une marque renommée de mobilier haut de gamme. Quel a été son parcours ?
Bruno Allard : « L’entreprise a fêté ses 40 ans l’an passé. Elle a été créée par Michel Roset et fait partie intégrante du groupe Roset fondé, quant à lui, il y a 150 ans. Depuis le début, la vocation de Cinna est de proposer des connections de mobilier à la fois plus pointues et plus anticonformistes que sa marque sœur, ceci afin de couvrir le segment haut de gamme à la française, même si son nom tend à la rapprocher des firmes italiennes. Si elle était d’abord reconnue pour ses gammes de sièges, canapés notamment, ayant inventé le système du clic-clac avec le modèle Gao, Cinna est devenue au fil des années une marque globale de qualité dans l’ensemble de l’ameublement (coins repas, tables, chambre, mais aussi luminaires, tapis voire arts de la table). 80 % de ses collections sont fabriquées en France, sur le site de notre siège social à Briord dans l’Ain ou dans nos usines du Bugey, le reste étant fourni selon notre cahier des charges par des sous-traitants italiens sélectionnés pour leur savoir-faire d’excellence dans le travail des laques.
Culture Agencement : Quels sont vos créneaux de distribution ?
Bruno Allard : La force de Cinna est de s’être rapidement organisée après sa création autour d’un réseau de distribution constitué d’abord de revendeurs indépendants, puis en y ajoutant des grands magasins et enfin des magasins en propre. Aujourd’hui la marque est référencée par 80 points de vente sélectionnés dans les principales villes de France. Vingt d’entre eux sont exclusifs, dont la moitié appartient à l’entreprise de production. Nos magasins et corners exclusifs, grâce au développement de collections annuelles, attirent des marques étrangères. Tous œuvrent dans le segment du haut de gamme. Le chiffre d’affaires global du réseau Cinna est de 25 millions d’euros en France, nos collections générant environ 75 M€ dans le reste du monde, en étant vendues sous l’enseigne Roset.
Culture Agencement : L’aménagement sur mesure de l’habitat se globalise. De fait, avez-vous des rapports avec des architectes d’intérieur, des agenceurs ou des cuisinistes haut de gamme ?
Bruno Allard : Des ponts sont en effet établis par l’intermédiaire de nos designers qui travaillent aussi sur de gros projets d’aménagement d’hôtels et de collectivités. Ensuite, nos magasins réalisent une part importante et même croissante de leur chiffre d’affaires avec des architectes d’intérieur qui prescrivent nos collections pour diverses pièces de l’habitat domestique. Cette tendance a conduit nos forces de ventes à perfectionner leur savoir-faire pour proposer directement des conseils d’architecture d’intérieur à leurs clients qui les sollicitent à cet effet. Ainsi leur demandent-ils de plus en plus fréquemment d’intégrer dans leur plan d’autres familles de produits que les nôtres et notamment des ensembles de cuisines équipées. Il y a ainsi proximité de clientèle désireuse d’acheter du mobilier, dont les sièges haut de gamme, et une cuisine de même segment. C’est pourquoi un certain nombre de nos concessionnaires gèrent des magasins référençant ces deux univers de produits. Je reviens d’Angleterre où j’ai pu constater que les frontières entre les métiers d’architectes d’intérieur ou d’extérieur, les décorateurs et les agenceurs n’existent pas, leurs fonctions générales étant regroupées sous le terme d’interior designer, qui s’applique pour l’habitat domestique comme pour les CHR. On n’en est pas encore là en France, mais je pense que ces barrières sont en train de tomber. Cinna entend s’inscrire pleinement dans ce mouvement de transversalité de la création moderne, en réfléchissant à de nouveaux concepts de magasins qui seraient comme des hubs ou lieux de connexion de diverses compétences dans l’habitat tout en développant notre activité de contract. Le mot d’ordre dans nos usines et nos réseaux de distribution est de nous tourner avec enthousiasme vers l’avenir, en utilisant au mieux les nouveaux outils de communication, à commencer par Internet qui, employé à bon escient, n’est pas un ennemi mais un allié du commerce physique. »
Galerie photos
Partager cet article
