L’illusion du bois vivant personnifiée
Donner vie aux choses inanimées. Le vieux fantasme de l’humanité est presque réalisé par un artiste italien qui sculpte des personnages en bois brut avec un réalisme époustouflant. Un rappel du lien entre artiste et artisan qui pourrait améliorer la décoration des habitats individuels ou collectifs et l’agencement des magasins.
« Il était une fois... — Un roi ! s'écrieront aussitôt mes petits lecteurs. Non, les enfants, vous vous trompez. Il était une fois un morceau de bois ». ... ainsi commence l'un des contes les plus connus de la littérature enfantine, puis du cinéma 
dédié aux plus jeunes, du moins ceux qui ne souffraient pas encore de myopie précoce à force de fixer leur écran de tablette, smartphone et autre console de jeux. Pour ceux-là , ancrés dans un virtuel augmenté d’autant qu’il diminue leur faculté à imaginer et qui les conditionne à chasser d’improbables créatures devant de futiles monuments séculaires afin de les capturer dans une « boule de poche », pour ceux-là donc, rappelons que le conte narre les aventures d’un pauvre menuisier italien nommé Geppetto, et qui fabrique par accident dans un morceau de bois à brûler un pantin qui pleure, rit et parle comme un enfant. La marionnette qu’il nomme Pinocchio deviendra aussi espiègle que célèbre dans le monde entier par l’universalité de son traitement universel des rêves enchantés de l’enfance.
Publiée en 1883 et régulièrement rééditée depuis, l’œuvre a fait la renommée de Carlo Collodi, écrivain italien. Aujourd’hui, l’un de ses compatriotes honore à sa façon son héritage en façonnant des personnages en bois brut avec un réalisme époustouflant. Car si Pinocchio avait des traits approximatifs mais était doué de mobilité, les hommes, femmes et enfants sculptés à la main par Peter Demetz sont en revanche immobiles tout en donnant l’illusion impressionnante d’être vivants ! La performance est d’autant plus remarquable que le bois est un matériau rude que d’aucuns considèrent peu représentatif de vitalité, contrairement au marbre ou au bronze des statues de la Renaissa
nce. Le tour de force réside dans la maîtrise précise et parfaite de l’anatomie du corps humain et dans le sens poussé des détails (vêtements notamment) dont fait preuve l’artiste qui s’inscrit aussi dans la lignée d’autres illustres compatriotes tels que Donatello, Michel Ange, etc.
Peter Demetz rappelle aussi à ses contemporains que le travail du bois, lorsqu’il est ciselé de cette manière, est un art à part entière, comme l’est le travail des ébénistes. A l’instar de ce dernier, ses œuvres d’art pourraient ainsi participer à la décoration intérieure des maisons individuelles, des hôtels et des lieux de vie collective. Les agenceurs et architectes d’intérieur estimeront aussi qu’elles feraient meilleures figures dans les magasins de vêtements en remplaçant les habituels mannequins manquant, quant à eux, froidement de vie…
Site de l’artiste : ici
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