Le contract et l’habitat domestique en synergie inspirante

Actualités - 07 sept. 2021

Connu des particuliers pour ses collections de mobiliers dans le monde entier au travers de ses 850 points de vente, le groupe Roset est aussi présent dans les hôtels au travers de gammes communes ou spécifiques. Une transversalité dont il nourrit son inspiration créatrice via ses nombreux designers. Explication d’Antoine Roset, directeur marketing.

Archi-Cultures : Comment s’est passé ce premier semestre 2021 pour Ligne Roset et, de manière plus générale, quel enseignement tirez-vous de cette pandémie et de ses conséquences ? 

Antoine Roset :  « Le premier semestre 2021 a été compliqué dans la gestion des commandes, en raison des divers confinements qui se sont succédé, surtout en Europe où nous avons, comme les autres acteurs du marché, subi une alternance chaotique de démarrages et d’arrêts brutaux de l’activité. Malgré cette conjoncture incertaine, nous avons enregistré une appréciable croissance pour nos marques Ligne Roset et Cinna, tant en France qu’à l’étranger, l’Asie et les États-Unis connaissant un puissant retour à la croissance. Notre dynamisme a toutefois connu un tassement à la fin de ce premier semestre, car après cette période pénible de restriction, les consommateurs ont logiquement consacré leurs dépenses aux sorties (restaurant notamment), aux loisirs et aux vacances, au détriment de l’amélioration de leur habitat. Celui-ci avait suscité un véritable engouement lors du premier déconfinement, dont nous avons largement profité.

Une conséquence plus pénible réside dans le fait que nous avons aujourd’hui des problèmes de recrutement, qui génère un allongement des délais de production, passés de 8-10 semaines avant la crise sanitaire à 33-35 semaines aujourd’hui. En raison de la demande croissante enregistrée dans nos magasins, nous pourrions embaucher 50 personnes dans notre usine, mais nous ne trouvons pas de candidats qualifiés.     

Archi-Cultures : Combien de points de vente constituent votre réseau de distribution ? 

Antoine Roset : Nous comptons 850 points de vente dans le monde. 250 sont exclusifs, dont une cinquantaine appartiennent au groupe. Le réseau Cinna est uniquement déployé en France, mais les produits de la marque sont également revendus dans les magasins Ligne Roset et sous le nom Ligne Roset dans les pays étrangers.  

Archi-Cultures : Les marques de sièges, literie et mobilier s’investissent de plus en plus dans l’hôtellerie haut de gamme. Qu’en pensez-vous et quelle importance le secteur a-t-il dans le chiffre d’affaires et le dispositif de création de votre marque ?   

Antoine Roset :  Cette collaboration plus intense et régulière nous réjouit. Ligne Roset s’inscrit dans cette filière depuis quarantaine d’années au travers de  sa division Contract. De grands groupes hôteliers s’adressent souvent à nous pour se doter de nos collections domestiques qui passent avec succès les tests répondant aux normes de l’habitat collectif. En collaboration avec le fameux architecte d’intérieur Jean-Philippe Nuel, nous avons ainsi équipé récemment le restaurant et les chambres de l’hôtel Intercontinental de Lyon (visuels d’illustration). Le contract business, qui inclut l’hôtellerie mais aussi les bateaux de croisière et le tertiaire, représentait 10 % de notre chiffre d’affaires avant l’arrêt brutal provoqué par la pandémie et ce pourcentage était en croissance. Depuis la levée des mesures restrictives de déplacement et de confinement, nous constatons une volonté manifeste chez les acteurs du marché hôtelier d’investir de nouveau dans le mobilier et la décoration de leurs établissements. C’est pourquoi nous sommes de retour sur le terrain pour développer des gammes spécifiques pour leurs projets, ou pour y intégrer davantage nos collections domestiques. Certaines d’entre elles portent notre marque et d’autres non.  

Archi-Cultures : On sait depuis longtemps que l’hôtellerie s’inspire des tendances de l’habitat domestique. Depuis récemment, on assiste aussi au phénomène inverse, sans que la première tendance en soit atténuée. Comment Ligne Roset  s’inscrit-elle dans cette double évolution ? 

Antoine Roset : La frontière est effectivement fine et poreuse entre ces deux univers de l’habitat. Du mobilier auparavant réservé au monde de l’hôtellerie est désormais proposé aux consommateurs pour leur habitat domestique. C’est le cas, par exemple, des paravents de bureau qui donnent la possibilité de partager une pièce en deux espaces de vie. Certains designers ont commencé de travailler avec nous pour des pièces de mobilier initialement destinées à l’hôtellerie et qui ont ensuite été intégrées dans nos collections domestiques. Par exemple, créés pour l’hôtel Intercontinental de Lyon, que j’ai déjà évoqué, les sièges Soufflot ont été redimensionnés pour être proposés aux particuliers. De même, il y a une dizaine d’années, la chaise que nous avions conçue pour le restaurant Guggeheim à New York, appelée Guggen Chair, avait aussi été rendue disponible pour les consommateurs. L’inverse s’est également produit régulièrement. De grands groupes hôteliers nous ont ainsi demandé de réaliser le mobilier pour leurs chambres à partir de nos collections domestiques, et afin que les clients puissent ensuite les acquérir via notre enseigne. »

Propos recueillis par Jérôme Alberola

Chiffres clés :

- Chiffre d’affaires : 250 M€  (exercice 2019/2020)

- Production  site industriel de Briord (Ain) de 155 000 m2

- Effectifs  750 salariés 

- Réseau de distribution : 850 points de vente. 250 sont exclusifs, dont une cinquantaine appartiennent le groupe.

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