Quand l'habitat se pare de textiles intelligents…

Actualités - 01 juin 2018

 

Quand l’habitat se pare de textiles intelligents…

Qui permettent aux plafonds de changer de formes, qui produisent de l’électricité en fonction du rythme solaire ou qui améliorent la qualité de l’air : autant d’applications inédites, expliquées par Aurélie Mossé, designer indépendante, chercheur et enseignante à l’Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs.

 

Nouveau signe de la transversalité interdisciplinaire, entre technologie et évolution de l’habitat ? Certes. Il n’y a cependant rien de révolutionnaire en réalité, avec l’avènement de la domotique et des objets domestiques mais aussi désormais connectés (on pourrait tout autant remonter à la démocratisation des appareils ménagers « libérant la femme » et participant à la société du temps libre des Trente Glorieuses).

 

De manière plus remarquable, on y verra à coup sûr l’implication profonde de la recherche scientifique, de celle dite fondamentale, dans ce qu’on pourrait appeler notre esthétique intérieure de vie (la place de l’épithète est importante, car notre esthétique de vie intérieure tient quant à elle de la spiritualité ou de la philosophie). De fait, l’article dont voici quelques extraits est paru sur le site Techniques de l’ingénieur, « éditeur technique et scientifique de référence » et « outil déterminant des succès de l’industrie depuis plus de 70 ans » (il est consultable en intégralité en cliquant ici).

 

Aurélie Mossé est donc designer indépendante, chercheur et enseignante à l’Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs (ENSAD). Elle forme ses étudiants en design aux nouvelles technologies textiles et aux enjeux écologiques. Cela inclut les e-textiles de façon générale, qu’il s’agisse de textiles high-tech et complexes, comme les tissus photovoltaïques, et les textiles low-tech, à base de fibres naturelles. Interviewée par notre confrère, sa première réponse donnée a retenu notre attention, en ouvrant des perspectives dans l’habitat que l’on doit qualifier de lumineuses :

 

« J’ai principalement travaillé sur deux projets pour explorer l’utilisation des matériaux qui réagissent à la lumière ou changent de forme avec l’électricité dans la maison. Ainsi, en 2009, j’ai développé une membrane textile composite dotée de films photovoltaïques souples qui change de forme pour produire de l’électricité en fonction du rythme solaire. Les cellules photovoltaïques sont collées sur des voiles en tulle. Pour les activer, il suffit d’ajouter un capteur de lumière qui détecte les variations lumineuses, un microcontrôleur qui les traduit en données numériques et des mécanismes de poulies pour faire bouger le textile. En cas de forte luminosité, le textile est complètement déployé et génère de l’électricité. En revanche, quand l’ensoleillement diminue, il se contracte pour laisser passer la lumière du jour et se redéploye la nuit pour préserver l’intimité.

 

En 2011 et 2012, j’ai travaillé sur un plafond qui change de forme avec le vent et l’électricité. Les éléments ont deux niveaux d’activité. Des structures s’ouvrent ou se ferment en fonction de la vitesse du vent et des motifs passifs vont juste frémir avec les courants d’air intérieur. Les structures sont réalisées grâce à des polymères électroactifs, en particulier des élastomères diélectriques. Ce sont des plastiques qui changent de forme lorsqu’ils sont soumis à une impulsion électrique. Dans ce cas précis, il s’agit d’élastomères diélectriques. C’est la structure moléculaire qui se déforme sous la pression du courant électrique. »

 

J.A

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