« Un agencement d'hôtel doit durer 15 ans. »

Actualités - 02 déc. 2016

« Un agencement d’hôtel doit durer 15 ans. »

Avec l’agencement d’une quinzaine d’hôtels de 3 à 5 étoiles à son actif, Yota Design se positionne comme une petite entreprise favorisant la qualité au nombre de projets réalisés « avec prévoyance ». Rencontre avec Xavier Bourdery, son co-fondateur.

 

Culture Agencement : Pouvez-vous nous présenter Yota Design : son historique, son cœur de métier et sa clientèle ?

Xavier Bourdery : « La société, créée en 2012, est le fruit de l’association de Joaquim da Costa, tapissier ayant dirigé des ateliers de bonne renommée, et de moi-même, architecte. Je me suis, par la suite, tourné vers l’industrie et notamment vers l’édition de mobilier. D’ailleurs, à l’origine, Yota Design était une maison d’édition de meubles avec une dimension contract. Dès le début, nous avons eu un agencement d’hôtel à réaliser et finalement, c’est devenu notre métier principal, à tel point que nous avons abandonné l’édition de meubles. Aujourd’hui, notre offre repose sur le savoir-faire : répondre à un cahier des charges créé ad hoc pour un hôtel ou pour une réalisation dans le tertiaire ou la restauration. 80 % à 90 % de notre activité est centrée sur l’hôtellerie. Nous comptons aussi quelques réalisations dans le tertiaire et une réalisation récente, d’ailleurs passionnante, d’un restaurant d’entreprise : ce sont des secteurs qu’il nous plairait de développer. Nous répondons à une affaire soit par le client qui demande à son architecte de nous interroger parce qu’il nous connaît, soit par relation via l’architecte qui se fait alors prescripteur. Donc, nous travaillons essentiellement grâce au bouche-à-oreille, nous faisons peu de prospection à proprement parler, le salon EquipHotel faisant exception. Nous sommes une petite structure, donc nous analysons les choses sur deux ans et globalement nous sommes sur une progression tout à fait sympathique.

 

Culture Agencement : Selon vous, qu’est-ce qu’un agencement réussi ?

Xavier Bourdery : D’une part, c’est un agencement qui respecte le projet, dans le sens qu’il tient compte de l’esprit voulu par l’architecte. Mais, l’autre aspect fondamental est de respecter l’exploitation qui en sera tirée ; à savoir que nous agissons aussi sur tous les projets comme des conseillers, nous mettons en garde sur certains aspects de la conception vis-à-vis de l’usage qui va en être fait, mais aussi, par exemple, sur des questions d’entretien, ou bien encore sur de solidité et, le cas échéant, nous orientons les clients vers des solutions plus adaptées. Parfois, il s’agit peut-être de trouver des solutions très pragmatiques visant à gagner 5 ou 10 minutes de ménage par chambre. Sans la perdre de vue, il ne faut pas être obnubilé uniquement par la portée esthétique du projet. Il ne faut pas oublier que dans l’hôtellerie, la question de l’usage et donc, de la durabilité, est primordiale. Idéalement, un agencement d’hôtel est pensé pour durer 15 ans.

 

Culture Agencement : Justement, pouvez-vous nous en dire plus sur les principales contraintes auxquelles vous êtes confronté sur ce genre de réalisation ?

Xavier Bourdery : La grande spécificité, notamment dans l’hôtellerie, est la robustesse. Or, il faut intégrer le fait que quand quelqu’un arrive dans un hôtel, il n’est pas dans ses murs, donc il ne maîtrise pas l’espace. De ce fait, les coups de valise à droite ou à gauche ne veulent pas forcément dire que le client n’en a rien à faire. C’est pour cela que dès la conception des plans, nous sommes vigilants sur cet aspect pratique et sur l’ergonomie en général. C’est important, d’une part, de prévenir les désagréments pour le client et, d’autre part, d’éviter des dégradations certes involontaires, mais réelles et récurrentes. Faire preuve de prévoyance fait partie de notre métier. Et puis, au fil des expériences et des retours des exploitants, nous apprenons encore et nous continuons à nous améliorer. Petite anecdote : pour un hôtel, nous avions réalisé un très bel agencement avec notamment un poste de panneautage de couloirs très important et très qualitatif mêlant essences nobles et 150 mètres linéaires de LED en haut et en bas qui éclairaient moquette et plinthes noires. Or, quelques jours après la livraison, l’hôtelier nous rappelle pour nous demander de venir débrancher les LED du bas car elles ne faisaient qu’éclairer la poussière... Désormais, quand un architecte prescrit un éclairage LED tourné vers une moquette sombre, je le mets en garde. C’est avec ce genre de retour d’expérience qu’on apprend. C’est typiquement le genre de détails qu’il faut savoir : on imagine des choses sur le papier, mais il faut les confronter à la réalité. Ce sont toutes ces petites expériences que nous essayons de faire remonter, afin que nos clients et prescripteurs en bénéficient également. »

 

Propos recueillis par Vanessa Barbier

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