Un peu de (grande) histoire de France à New York

Actualités - 11 juil. 2023

Connu sous son acronyme MET, le Metropolitan Museum of Art de New York est l’un des musées les plus connus et les plus grands du monde, aux côtés du Louvre ou de l’Ermitage. Les plus belles œuvres d’art des civilisations du monde entier y sont exposées, dont celles de la grande culture française avec de superbes mobiliers et la reconstitution de pièces de nos palais. En voici quelques exemples.

Boudoir de l’Hôtel de Crillon (ci-contre à droite)

Cette pièce, avec son parquet et ses mobiliers en chêne reprend un salon de l’hôtel de Crillon (aujourd’hui fameux palace) construit place de la Concorde à Paris entre 1755 et 1775 dans un style préfigurant le néoclassique selon les projets de l’architecte Ange-Jacques Gabriel (1698-1782). La boiserie peinte est l’œuvre de l’architecte Pierre-Adrien Pâris (1749-1819). Selon l'inventaire de 1782 dressé après la mort du duc, le boudoir était meublé de quatre tabourets, de deux fauteuils et d'une ottomane, ou canapé confortable, décrite comme ayant trois dossiers. Chaque tabouret était vraisemblablement placé sous l'un des miroirs, et l'ottomane, avec ses coussins, ses oreillers et ses traversins, devait se trouver à l'intérieur de la niche. Tous les meubles sièges étaient recouverts de soie moirée bleue, de la même couleur que les rideaux en gros de Tours. Bien que la plupart des meubles et des collections du duc d'Aumont aient été vendus lors d'une célèbre vente aux enchères qui eut lieu dans la maison en 1782, les boiseries de cette pièce sont restées dans l'édifice.

Salon d’un hôtel, cours d’Albret à Bordeaux 

Cette charmante petite salle intime du musée proviendrait de l’hôtel de Saint-Marc, situé sur le cours d’Albret, l’une des avenues alors récemment aménagées. Cette demeure a été construite entre 1782 et 1784 par un architecte inconnu pour le ministre du roi Joseph Dufour. La présence d’une pièce circulaire à gauche de l’entrée, donnant sur la cour de son manoir, rend plausible que les boiseries du musée y aient été installées à l’origine. La présence d’un monte-plats dans la cuisine située juste en dessous suggère que cette pièce a pu servir de cadre à des dîners ou des soupers privés. Les murs sont rythmés par huit panneaux longs et étroits qui encadrent les doubles portes, les niches murales, les fenêtres et les miroirs. Ces panneaux sont ornés d’arabesques représentant des trophées symboliques des différents arts, de l’agriculture et de la chasse. La sculpture de ces panneaux, essentiellement en bas-relief, a été attribuée au sculpteur local Barthélemy Cabirol et à son atelier...

Salon de l’hôtel de Cabris à Grasse

Commandés vers 1774 pour la nouvelle résidence de Jean-Paul de Clapiers, marquis de Cabris, à Grasse, ces lambris exécutés à Paris sont de pur style néoclassique. À l’origine, la pièce était décorée de cinq portes à deux battants alternant avec autant de miroirs, d’où une somptueuse harmonie entre le chêne sculpté et doré et le miroitement des glaces. Des instruments de musique réunis par des boucles de rubans décorent les angles arrondis de la pièce. Des brûle-parfums fumants, sur trépieds — motif inspiré de l’Antiquité —, ornent les panneaux supérieurs des portes. Le contraste entre l’effet mat ou bruni des dorures ajoute encore au dynamisme de l’ensemble.

Secrétaire à abattant or secrétaire en cabinet

Attribué à l'ébéniste Martin Carlin (1730-1785), connu pour ses gracieux meubles montés en porcelaine de Sèvres, ce magnifique bureau en chêne plaqué avec bois de tulipe, amarante, houx et sycomore, a été fabriqué vers 1776. Une lettre datant de cette année-là est peinte au dos de la plaque centrale en porcelaine, ainsi que la marque d'Edme-François Bouillat (1739/40-1810), peintre à la manufacture de Sèvres et spécialiste des différents types d'ornements floraux.

J.B

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