Une visite exclusive dans l’un des plus beaux hôtels

Actualités - 19 oct. 2021

… chargés d’histoire. C’est ce que propose l’ouvrage Un jour d’été au Garde-Meuble de la Couronne, qui vient de paraître, consacré à l’hôtel de la marine dont la réouverture, après 4 années de restauration a suscité un véritable enthousiasme médiatique et chez les amoureux de l’histoire au sens, mais aussi de celle de l’art et de l’architecture d’intérieur et de la décoration. De belles photographies et des textes instructifs replongent dans l’habitat de l’époque, montrant que la french touch ne date pas d’hier et qu’elle a connu son heure de gloire en s’appelant le goût français. 

Entre 1772 et 1789, l’actuel hôtel de la Marine, construit par Ange-Jacques Gabriel, Premier architecte du Roi, était occupé par l’une des plus prestigieuses institutions d’État : le Garde-Meuble de la Couronne. Ancêtre du Mobilier national, cette institution était en charge de l’aménagement des résidences royales et de l’entretien de leur mobilier : Versailles, mais également Compiègne, Fontainebleau, Marly, Choisy, Trianon, Rambouillet, Saint-Germain-en-Laye et Montreuil.

Vitrine du goût français, hôtel de la Marine  avait ainsi été érigé pour abriter et entretenir les collections royal de mobilier et de joyaux. Son intendant y logeait et ces appartements n’avaient rien à envier aux plus beaux intérieurs de Versailles. L’ouvrage Un jour d’été au Garde-Meuble de la Couronne, qui vient de paraître aux Éditions du patrimoine, propose de partager 24 heures des hommes et des femmes, de l’intendant aux lingères, qui faisaient vivre et occupaient le fastueux édifice. Cette parution permet aussi de visiter ce monument emblématique de la place de la Concorde, dont la réouverture au public en juin dernier, après quatre ans de travaux de restauration, a suscité un véritable enthousiasme médiatique et chez les amoureux de l’histoire au sens, mais aussi de celle de l’art et de l’architecture d’intérieur et de la décoration.

Illustré par de très belles photographies signées Guillaume de Laubier, spécialiste dans l’art de vivre, ce beau livre présente aussi des textes instructifs sur l’habitat de l’époque. On y apprend que « la couleur sert souvent à nommer une pièce. On parle de la “chambre rose”, du “cabinet bleu”. Le principe fondamental de la décoration est le respect de l’harmonie des tons. La peinture d’un bois de lit est en cohérence avec la couleur des tissus. Le choix d’un ruban dépend de la teinte des rideaux qu’il doit border. Le rouge cramoisi, en velours ou damas, reste la couleur officielle des pièces d’apparat. (…) Comme les vêtements, la décoration est tributaire de modes. À partir de la Régence (1715-1723), avec la diminution progressive du marbre sur les murs et l’utilisation plus fréquente des boiseries, l’ornementation à la feuille d’or se détache sur les fonds blancs. Pour les mobiliers, les bois de placage, comme ceux de rose ou de violette, dans les tons gris, rose ou abricot, font ressortir les bronzes dorés. Le papier peint s’impose dans les chambres, tout comme la toile de Jouy, dans l’élégance et la délicatesse connaissent un succès extraordinaire », notamment les scènes à personnages. Dans la manufacture royale fondée à Jouy-en-Josas (Yvelines) par Christophe Philippe Oberkampf, 800 ouvriers fabriquent ainsi 30 000 pièces par an.

Histoire(s) de lits 

« Les lits se déclinent en une grande gamme de modèles. Le lit “à la polonaise” est un lit à baldaquin placé en sa longueur. Le lit “à la française” ou “à colonnes” est un meuble à baldaquin qui se place sur le petit côté contre le mur. Le lit “à la turque” et sa variante le lit “à la sultane” se composent de trois chevets dont le plus long s’appuie sur le mur. Il est généralement surmonté d’un baldaquin. Des variétés existent, appelées lit à pavillon, lit à pente, lit à piliers, lit à quenouille, lit à tulipe… en fonction de la forme des montants et de l’ornementation. Souvent montés sur des roulettes, ils sont facilement tirés par des poignées fixées. »

J.B

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