C’est ce que propose à ses résidents le Drawing Hôtel, boutique-hôtel 4 étoiles situé au cœur du Paris artistique. Carine Tissot, directrice de Drawing Society, a confié à cinq artistes le soin d’investir les couloirs et 48 chambres des cinq étages de l’établissement, lui conférant une étonnante singularité que parachève l’intégration du Drawing Lab, premier centre d’art privé dédié au dessin contemporain, une inédite Art Conciergerie, et du mobilier d’éditeurs et designers dans des agencements de pièces de vie pertinents.
Il y a un an, nous nous étions rendu à la Drawing House, boutique-hôtel 4 étoiles de 143 chambres située dans le quartier artistique et animé de la Gaîté-Montparnasse à Paris (article à relire ici. Séduits par la démarche artistique consistant à rendre le dessin contemporain présent dans tous les espaces privés ou collectifs pour en faire la marque identitaire et le vecteur d’atmosphère du lieu, nous avions pris rendez-vous avec Carine Tissot, initiatrice de cette démarche singulière et directrice de la Drawing Society, afin de découvrir le frère ainé de l’établissement : le Drawing Hôtel.
Les retrouvailles s’y sont tenues fin novembre dernier, en présence du directeur Christophe Bellanger. Situé au cœur du Paris artistique, à quelques pas de la Comédie Française, du Palais-Royal, du Musée du Louvre et du MAD, proche de l’Opéra et des grands-magasins, le Drawing Hôtel invite à profiter de ses 48 chambres au design contemporain faisant la part belle au mobilier d’éditeurs et designers français et internationaux. Chaises, fauteuils, tables et luminaires participent ainsi à l’originalité des chambres. C’est aussi le cas de l’agencement qui aligne les trois pôles d’activité (soins du corps, repos du corps et travail de l’esprit) de manière cohérente et dans une perspective fluide, le meilleur effet étant généré par la cloison semi arrondie en verre transparent qui sépare la salle de bains du reste de la pièce, tout en l’intégrant entièrement et harmonieusement.
Imaginé par Carine Tissot, directrice de Drawing Now Art Fair, le salon du dessin contemporain, et agencé par le duo d’architectes d’intérieur NIDO, l’établissement de la rue Richelieu se distingue aussi par l’omniprésence de l’art contemporain. Ainsi ses résidents s’y immergent-ils non seulement dans le Drawing Lab, premier centre d’art privé dédié au dessin contemporain, mais aussi à chacun de ses cinq étages investit de vastes fresques réalisées par autant d’artistes, dont les œuvres respectives apportent des ambiances distinctes dans les couloirs et les chambres
De l’art à tous les étages !
Thomas Broomé (visuel ci-dessus à droite) utilise la répétition comme une technique récurrente et emploie différents supports – dessin, peinture, sculpture, vidéo – pour réaliser son art. Avec un niveau de précision quasi chirurgicale, il applique sa maîtrise de la perspective pour représenter des intérieurs illusoires construits avec des mots. Leur fonction est centrale, leur répétition compose les formes qui elles-mêmes créent l’image, superposition étroite entre le signe et l’objet représenté. S’agit-il d’un dessin, d’une peinture, ou bien d’un travail de calligraphie ou d’écriture ? L’artiste s’amuse à brouiller les frontières et à mélanger les genres.
Artiste attachée au livre et à l’immédiateté du dessin, Françoise Pétrovitch (visuel dessus) pratique aussi la céramique, la peinture et la vidéo. Son œuvre est révélatrice d’une économie plastique marquée par la justesse et le refus du commentaire. En 2016, une vaste rétrospective lui est consacrée au Frac PACA, au Château de Tarascon et à l’Espace pour l’Art à Arles. En 2015, elle représente la France dans l’exposition Organic Matters Women to watch au National Museum of Women in the Arts de Washington. Ses œuvres figurent parmi les collections du MNAM-Centre Pompidou, du MAC/VAL, du musée d’art moderne de Saint- Étienne, du National Museum of Women in the Arts de Washington D.C (USA), du musée Leepa- Rattner à Tarpon Springs (USA), des Frac Haute-Normandie et Alsace.
La conception du dessin contemporain selon Clément Bagot se définit comme « un dessin multiple et très diversifié, que ce soit dans le choix du support, du médium utilisé ou de l’environnement ». Le peintre privilégie la ligne claire et ses vibrations en jouant sur les contrastes entre fonds colorés unis et traits à l’encre blanche ou noir sur le papier. Son œuvre fait référence à l’imagerie satellitaire et à la cartographie invitant au voyage, à la découverte et à la contemplation. Un thème propice à un hôtel et cher aux visiteurs. Participer au projet du Drawing Hotel est pour lui l’occasion d’expérimenter le dessin dans un rapport d’échelles et d’espaces différent de ses habitudes. Il a su adapter son œuvre aux contraintes du lieu, se confortant à l’architecture du projet, lui permettant de déterminer l’emplacement et le format de ses œuvres, ainsi que la tonalité de leurs couleurs.
Les dessins d’Abdelkader Benchamma s’inspirent de scénarios visuels qui proviennent de réflexions sur l’espace et sa réalité physique, ses limites et ses zones de contact avec un espace mental. Ils fonctionnent sur des détournements, modulations d’objets témoignant de dysfonctionnement possible dans notre rapport à l’autre et aux choses, et considérant les objets comme des sculptures, les espaces comme des objets potentiels.
Travaillant en binôme depuis 2010, Lek & Sowat partagent un goût commun pour l’Exploration Urbaine, discipline qui consiste à sillonner la ville à la recherche de ruines modernes. Ils dépassent les limites du graffiti traditionnel in situ pour réunir abstractions architecturales, installations éphémères et vidéos. De 2015 à 2016, ils ont été les premiers artistes issus du Graffiti à intégrer la prestigieuse villa Médicis à Rome.
Enfin, Stéfane Perraud, artiste plasticien issu du milieu de la performance et du multimédia, initie depuis 2008 une recherche plastique où il interroge les impasses et difficultés des sciences et des techniques. Il opère un va-et-vient constant entre pratique plastique et performative. Pour mieux appréhender le présent, il inscrit son œuvre dans une démarche prospective qui s’apparente à une archéologie du futur. Au Drawing hôtel, sa liane dessinée se déploie sur le mur extérieur de l’immeuble et produit grâce aux ondes un dessin journalier à l’intérieur de l’établissement.
Et une Art conciergerie
Le Drawing Hotel propose un service unique en son genre et encore jamais vu dans un hôtel 4 étoiles : un Art Concierge est à la disposition des clients afin de les guider et de préparer des parcours culturels sur-mesure selon l’actualité des expositions, des spectacles et événements du monde de l’art. L’occasion pour nos clients de découvrir les galeries parisiennes, de se rendre à des vernissages, d’assister à des évènements artistiques. Steven Vandeporta est responsable du Drawing Lab, centre d’art contemporain dédié au dessin se trouvant au niveau bas du Drawing Hotel. Il organise, avec les artistes et les commissaires d’exposition, trois expositions par an conçues spécifiquement pour le lieu. En parallèle, il conseille au mieux les clients du Drawing Hotel sur les expositions et événements culturels parisiens afin de leur faire vivre une expérience culturelle enrichissante.
Archi-Cultures : Quels sont les projets de la Drawing Society en 2024 ?
Carine Tissot : « La Drawing hotels collection se développe sur différents projets qu’elle pilote soit en son nom propre, soit pour le compte d’investisseurs via des contrats de licence et/ou de contract management. La Drawing Factory, 48 chambres, positionné 4* et son restaurant ouvriront leurs portes au printemps prochain avenue Mac-Mahon. NIDO a encore une fois accompagné le projet comme architecte d’intérieur et AC Adéquation comme AMO. Plusieurs artistes, qui avaient eu l’opportunité d’avoir leur atelier dans l’hôtel avant sa rénovation, investiront les murs des chambres et des couloirs. Au cœur du restaurant, une œuvre immersive sera déployée. »
J.A
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