Le mobilier design, ou l'art du compromis

Actualités - 29 sept. 2017

Le mobilier design, ou l’art du compromis

…entre recherche esthétique et fonctionnalité. Telle estl’appréciation de Frédéric Barsamian, dirigeant de LVC Design, à Saint-Etienne, qui constate d’une part une réconciliation entre le dépouillement du mobilier contemporain et la recherche de confort et de matières plus chaleureuses, et d’autre part une professionnalisation de la distribution.

 

Culture Agencement : Combien de marques votre show-room référence-t-il et sur quelle surface ? Quel univers de produits y est le plus représenté ?

Frédéric Barsamian : « Nous proposons environ une trentaine de marques principales. Une vingtaine d’entre elles sont des marques de mobilier, notre univers de produits prédominant, et les dix autres sont des marques de luminaires. Au total, le show-room s’étend sur 450 m². Implanté à Saint-Etienne depuis 1977, il s’est agrandi progressivement, puisque sa surface initiale était d’environ 100 m². Quant à la représentation des produits, elle répond à une sélection subjective, orientée vers des formes épurées, graphiques et minimalistes, ce qui n’empêche pas la recherche de combinaisons de couleurs et de matières. Je qualifierais ainsi l’univers présenté chez LVC Design d’épuré mais chaleureux.


Culture Agencement : Quels services proposez-vous à vos clients, particuliers et collectivités ? Comment travaillez-vous sur les projets avec les architectes d’intérieur ?

Frédéric Barsamian : S’agissant des services aux particuliers, qui représentent globalement 70% de notre activité, nous avons de plus en plus une mission de conseil, puisque nous recevons une clientèle aux exigences de plus en plus fortes. A ce titre, nous les accompagnons aussi bien dans la recherche de produits que dans les suggestions d’agencement et de mise en espace du mobilier que nous distribuons. Notre mission ne s’arrête donc pas à la vente de mobilier. Notre travail avec les architectes d’intérieur répond, lui, à une approche différente ; c’est davantage un travail de collaboration. Les architectes d’intérieur œuvrent en amont pour livrer le plan d’un espace défini. Nous sommes dans ce cas plutôt sollicités pour une recherche de produits. Il faut répondre à l’espace donné et à l’esprit recherché : nous travaillons alors dans un cadre plus restreint, en fonction du cahier des charges qui nous a été livré, pour faire différentes propositions en adéquation. Mais, il arrive parfois que les architectes d’intérieur nous prescrivent des produits bien définis, on joue alors simplement le rôle de distributeur. Il en va de même avec les collectivités, avec qui nous adoptons une approche plus technique. Les contraintes et le cahier des charges sont très précis, on laisse moins libre court à notre créativité. Sur ce type de projet, nous agissons en distributeurs et conseillers pour des produits prédéfinis par l’architecte du projet.


 

Culture Agencement : Proposez-vous aussi une offre de cuisine équipée ? Pour quelles raisons ?

Frédéric Barsamian : Nous proposons une offre de cuisine équipée depuis environ 4 ans. Cette décision a en partie été motivée par un coup de cœur pour une ligne découverte à Milan qui s’inscrivait dans l’esprit dépouillé de notre show-room : l’idée directrice était de rendre aérien - entre autres grâce à l’utilisation du verre extra-light pour les piétements et au système d’accroches suspendu - des éléments de cuisine qui ont presque systématiquement un aspect massif. De ce fait, le but initial n’était pas d’être un cuisiniste de plus, mais bien de proposer une offre s’inscrivant dans la continuité du mobilier que nous présentions déjà, orienté vers un design minimaliste. Cela n’empêche pas que la cuisine reste une spécialité très technique.

 

Culture Agencement : Quelles évolutions avez-vous noté ces dernières années concernant le marché de la décoration et du mobilier haut de gamme, tant dans l’offre produits que dans la distribution ?

Frédéric Barsamian : J’ai commencé mon activité il y a une quinzaine d’années. A l’époque, le mobilier était très épuré, avec des lignes très minimalistes et une vraie recherche graphique, mais qui pouvaient primer sur d’autres choses, comme la notion de confort. Concernant l’offre produits, j’ai l’impression aujourd’hui qu’il y a une réconciliation entre le dépouillement du mobilier contemporain et design et la recherche de confort et de matières plus chaleureuses. A titre d’exemple, dans la cuisine, on assiste beaucoup à des mariages de bois et de verre. Le mobilier haut de gamme est, en ce sens, moins « radical » qu’il ne l’était il y a 10 ou 15 ans, puisqu’il y a vraiment une recherche de compromis. Concernant la distribution, je constate que le marché s’est vraiment spécialisé et professionnalisé. Il y a une quinzaine d’années, vous pouviez ouvrir une boutique et vendre du mobilier design sans avoir des compétences techniques trop importantes. Ce n’est plus le cas, notamment parce que l’on assiste à un accompagnement des clients très poussé, d’où l’importance de disposer d’un support technique pertinent, d’outils informatiques et d’une approche et de compétences pointues pour répondre à une vision très personnalisée de l’espace. On ne peut plus se contenter de simplement vendre du mobilier. »

 

Propos recueillis par Vanessa Barbier

 

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