Pour une architecture globale aux longues saveurs enivrantes

Actualités - 21 mars 2023

Sophie Jacqmin met depuis une dizaine d’années son savoir-faire d’architecte et de scénographe au service du monde hôtelier. Il représente pour elle un vaste territoire d’expression pour lequel elle invente des scénarii inédits, habitée par son goût de la création de climats particuliers riches en surprises et en expériences. Car « abordé comme un art de vivre, le séjour à l’hôtel est un courant d’air enivrant dont la saveur reste en mémoire une vie entière. »

Archi-Cultures : Pouvez-vous présenter en quelques mots votre parcours professionnel et votre agence d’architecture d’intérieur ?    

Sophie Jacqmin : « J’ai effectué des études de philosophie qui continuent d’inspirer mon parcours professionnel. Derrière cette approche, il y a une volonté de donner du sens à mes créations, de raconter une histoire. J’ai ensuite été étudiante en architecture d'intérieur et design d’environnement, puis je me suis mise à mon compte comme scénographe avant d’être repérée par des groupes hôteliers. 

Mon agence « Atelier Sophie Jacqmin » propose aujourd’hui des services de design global, c’est-à-dire où s’ordonnancent l’architecture intérieure, la création de mobilier, la scénographie pour le monde hôtelier. J’ai développé depuis quelques années une antenne autour du monde des enfants « Au Loup ! » qui me permet d’accentuer encore la scénographie des espaces. Enfin, j’ai mis en place une maison d’édition « Entre Chien et Loup » dans laquelle je crée des capsules artistiques audiovisuelles, olfactives… Dans l’interaction entre ces trois axes, je retrouve mon approche de design global.

Archi-Cultures : Comment l'architecture d'intérieur, l'agencement et la décoration (y compris le mobilier et l'électroménager) peuvent-ils améliorer le bien-être des résidents de lieux éphémères que sont les hôtels ?   

Sophie Jacqmin : Mes espaces scénographiques sont des invitations au voyage, au cœur du voyage-même. Le séjour à l’hôtel est abordé comme un art de vivre : c’est un courant d’air enivrant dont la saveur reste en mémoire une vie entière. Le passage, aussi éphémère soit-il, doit être enrichissant. Tout mon travail est tendu vers cet objectif qui doit marier l’évasion et les impératifs de bien-être des résidents. 

Archi-Cultures : Comment se manifeste selon vous la transversalité ou l’influence réciproque de l’habitat domestique et de l’hôtellerie ?     

Sophie Jacqmin : On constate une évolution des besoins des résidents. Aujourd’hui, on essaie de créer des espaces hôteliers plus domestiques, « comme à la maison », notamment à travers les hôtels boutiques. On ramène un peu de la maison à l’hôtel comme on essaie de ramener un peu de voyage à la maison. Il existe une porosité importante entre hôtel et maison, et c’est le voyageur qui gagne. 

Archi-Cultures :  Quelle sera selon vous l’évolution de l’architecture d’intérieur dans l’hôtellerie au cours des prochaines années ? 

Sophie Jacqmin :  Le monde de l’hôtellerie est attaché à la qualité du service destiné à ses clients. On retrouve donc dans le domaine de l’architecture d’intérieur un besoin de proximité avec les résidents. Il existe clairement une demande de singularité importante. » 

Propos recueillis par J.A

Visuels :

En haut à droite et en haut ci-dessus : hôtel Val Thorens Sensation, France

Ci-dessus au milieu : salle de cinéma, hôtel Barrière Les Neiges, Courchevel, France

Ci-dessus en bas : voilier Club Med 2

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